J’ai décidé de m’exercer à l’identification de fourmis parce que j’ai un besoin absolu de nommer précisément ce que j’observe. =p
Je trouve que mon microscope USB bon marché ne s’en sort pas mal. Mais je suis occupé à regarder pour acheter une binoculaire en seconde main.
Peut-être que d’autres ont aussi envie de partager l’expérience, c’est pourquoi je me permets de créer ce sujet. Et de plus j’aurais besoin qu’une âme charitable vérifie si mon identification est correcte.
Voici les photos que je vais utiliser (Certaines viennent d’un microscope USB et les autres d’un microscope optique) :
Il s’agit d’une ouvrière Myrmica qui provient d’un nid situé sous un tronc posé au sol dans mon jardin. Pour la taille on doit être sur 5 mm. J’habite en Belgique. Et à priori, il n’est répertorié que 13 espèces de Myrmica en Belgique :
Avec cette clé j’arrive à Myrmica laevinodis (= Myrmica rubra) car :
- Postpétiole, vu en dessus, au plus 2 fois plus large que le pétiole
- Scape, vu de profil, sans angle à sa base ni au-delà, simplement arqué
- Postpétiole luisant, lisse et sans rides
J’ai juste un problème avec la massue antennaire qui pour moi n’a que 3 articles.
Méthode 2 : Par élimination.
J’ai également fait une identification par élimination en commençant par l’étude du scape:
Celui-ci relativement droit sauf à la base et j’élimine donc toutes les espèces possédant un scape courbé/coudé :
J’hésitais pour Myrmica sulcinodis mais vu que je ne vois pas de rugosité marquée sur le pétiole ou sur le postpétiole je l’élimine.
Ensuite j’élimine Myrmica ruginodis car il n’y a pas de plaque dorsale sur le pétiole et pas de rugosité sur le pétiole et le postpétiole.
Il me reste Myrmica rubra et Myrmica vandeli. Et honnêtement j’ai eu du mal à éliminer Myrmica vandeli car elle possède une massue antennaire de 3 articles et des épines dorsales plus développées que Myrmica rubra ce qui me semble être le cas ici. Par contre elle est normalement très poilue ce qui n’est pas le cas sur mon spécimen. Je finis donc par l’éliminer.
Je conclus donc pour les 2 méthodes à Myrmica rubra.
Voilà ma première tentative d’identification. =)
Pour l’anecdote, j’ai voulu acheter une binoculaire en seconde main pour réaliser cette identification. J’en ai trouvé une pas chère et j’ai été la chercher vite fait. Seul problème, c’est que pour moi tout ce qui avait 2 oculaires était une binoculaire. Je me retrouve donc maintenant avec un super microscope avec 2 oculaires xD
Toutes les espèces de Myrmica que tu cites figurent dans l'inventaire 2003/2011 des fourmis de Wallonie effectué par le groupe de travail de Fourmiswalbru que tu dois très certainement connaître, vu que tu vis dans le Hainaut en Belgique, ce groupe est sûrement à même de t'aider dans tes identifications actuelles et à venir. Du moins c'est ce que je pense.
Salut,
L'identification des Myrmica est difficile comme tu le sais mais sans déterminer l'espèce, j'exclurais quand même Myrmica rubra. En effet, les épines dorsales de Myrmica rubra sont courtes. Celles que je vois sur la photo sont longues.
Aussi, l'allure générale de ta fourmi me laisse penser que ce n'est pas Myrmica rubra mais ça, ce n'est que de l'intuition à force d'observer.
I-D-É-MYR.Dijon a écrit : ↑mer. 7 sept. 2022 11:09
Toutes les espèces de Myrmica que tu cites figurent dans l'inventaire 2003/2011 des fourmis de Wallonie effectué par le groupe de travail de Fourmiswalbru que tu dois très certainement connaître, vu que tu vis dans le Hainaut en Belgique, lequel groupe est sûrement à même de t'aider dans tes identifications actuelles et avenirs. Du moins c'est ce que je pense.
Merci je vais acheter ce livre, ça me sera d'une grande aide = )
Horace a écrit : ↑mer. 7 sept. 2022 11:48
Salut,
L'identification des Myrmica est difficile comme tu le sais mais sans déterminer l'espèce, j'exclurais quand même Myrmica rubra. En effet, les épines dorsales de Myrmica rubra sont courtes. Celles que je vois sur la photo sont longues.
Aussi, l'allure générale de ta fourmi me laisse penser que ce n'est pas Myrmica rubra mais ça, ce n'est que de l'intuition à force d'observer.
Je sais que l'identification est difficile. Mon but est simplement d'apprendre pas forcement d'identifier précisément l'espèce.
Je trouve aussi que ses épines dorsales sont longues. Si on considère que le scape n'est ni coudé ni courbé c'est vrai que le pétiole et postpétiole ne sont pas si lisses que ça
Myrmica Rubra :
Myrmica ruginodis :
Source : antwiki
Mon spécimen :
Les épines dorsales de Myrmica ruginodis étant plus longues, ce serait plutôt ça.
Et bien non. Pour le coup, il s'agit de Myrmica rugulosa, qui est communne également en milieux thermophiles type trottoirs et jardins. Le critère déterminant observable reste ici la carène frontale qui ne fusionne pas avec les rugosités de la poche antennale. Quesaco ?
Ici:
M. rugulosa
Avec M. rugulosa à gauche et M. ruginodis à droite. Il s'agit d'une subtilité majeure de cette histoire de scape non courbé. M. rugulosa et gallienii ne l'ont pas également (où à peine plus marqué ce qui est difficile à observer), mais la carène frontale permet toujours de séparer ces deux groupes.
La tête comporte également une reticulation plus horizontale chez M. rugulosa alors que principalement longitudinale chez M. ruginodis, ce qui s'observe également sur le spécimen d'exercice ici.
Je vois la différence de la carène frontale ! Alléluia. On en parlait sur Antwiki mais je n'arrivais pas à voir concrètement de quoi il s’agissait. Merci = )
Juste pour être sûr, tu élimines Myrmica gallienii sur l'analyse de la base de scape ? Plus angulairement incurvé à sa base ?
Sinon j'ai découvert le stacking (Merci DMX ).
J'ai su faire des photos plus nettes de la tête du coup :
NB : C'est un autre spécimen mais de la même fourmilière.
De rien. On observe bien la carène non fusionnée avec les réticulations de la poche antennale sur la dernière photo.
M. gallienii occupe des milieux très particuliers, à savoir des plaines inondables et autres marais salants. Ce n'est pas une espèce communément rencontrée.
Will a écrit : ↑jeu. 8 sept. 2022 08:52
De rien. On observe bien la carène non fusionnée avec les réticulations de la poche antennale sur la dernière photo.
M. gallienii occupe des milieux très particuliers, à savoir des plaines inondables et autres marais salants. Ce n'est pas une espèce communément rencontrée.
Merci beaucoup pour toutes ces explications ! Pour le prochain exercice, je prendrai une Lasius promis. xD.
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