Je ne sais pourquoi ma colonie de Camponotus ligniperda ne vous avait pas encore été présentée. Et pourtant, j'ai acquis cette fondation en juillet 2010 sur un site allemand. Composée d'une gyne, de cinq ouvrières et d'un minuscule couvain, elle faisait partie, avec mes Lasius niger, de mes toutes premières adoptées.
Si je pouvais résumer en un seul mot sa toute première année d'existence, j'emploierais volontiers l'adjectif chaotique tant elles m'ont causé des soucis. En effet, moins d'un mois après leur réception, mes ouvrières sont décédées de mort inexpliquée. Me restaient alors que la reine et un seul minuscule œuf, les autres avaient certainement dû être "boulottés". Puis vint son tour... Au mois de juin, je me retrouvais donc avec une gyne féconde mais désespérément seule. J'ai longtemps hésité à la relâcher mais je n'ai pu me résoudre à le faire ; honteux certainement d'échouer de la sorte. C'est en août qu'elle se mit à pondre une autre grappe d’œufs qu'elle abandonna sur le rebord du tube... Elle ne semblait pas vouloir s'en occuper. Septembre pointait et le couvain n'avait pas du tout évolué. Un cas désespéré pour le moins.
Dépité, je l'ai mise en diapause anticipée non sans lui avoir laissé dans son tube "albalisé" deux moustiques ainsi qu'une goutte d'eau miellée. Après l'avoir conspuée pas moins de cinq mois dans mon réfrigérateur à une température de six degrés, en février 2011, la toute belle était encore bien vivante
; certes un peu maigrichonne mais toujours là à me "dévisager de ses ocelles embuées" comme le mauvais éleveur que j'étais assurément ! Au lieu de la remettre à température ambiante, je ne sais quelle mouche m'a piqué mais je l'ai mise délicatement dans ma main pour la réchauffer. La rescapée titubait puis, peu à peu, repris de l'assurance jusqu'à m'en mordre la paume ! Bienveillant et tellement désolé, je l'ai laissée faire quelques minutes... Adorable choupette. Les mois passèrent. Et un beau jour, elle déposa au fond de son tube plusieurs grappes. De mémoire, un couvain composé de plusieurs dizaines de minuscules larves ; une bonne cinquantaine.
Puis tout s'accéléra, la reine s'était métamorphosée en mère exemplaire. Elle s'alimentait, nourrissait sa portée qui grossissait à vue d’œil.
Aujourd'hui, je reste persuadé que la fondation avait été "boostée" et que la gyne devait être plus vieille d'un an ; un essaimage de 2009 certainement suivi d'un premier échec de fondation. Sa première diapause de septembre 2011 aussi longue qu'elle avait été glacée l'avait assurément "remise en ordre".Ce pourquoi, c'est avec satisfaction
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que ma colonie, oui vous avez bien entendu, méritait à l'instar de toutes mes autres un blog à part entière. En ce mois de février 2013, après une diapause de quatre mois à huit degrés, je vous présente avec fierté la grande famille.Voici donc deux vidéos, la première filmée dès la sortie du réfrigérateur où vous prendrez la juste mesure de son effectif qui avoisine les cent corvéables et une seconde le jour suivant le réveil dans leur nouvelle aire de vie (AdV).
* Disponible également en lecture HD
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Et comme de bien entendu, la suite dans le prochain billet.
Pour les remarques et questions éventuelles.
[Q/R] Camponotus ligniperda
https://www.myrmecofourmis.org/forum/vi ... hp?t=13288
