[Blog] Camponotus herculeanus de Haute-Savoie

[Orphé de l'If]

Au printemps 2014, une énorme reine a failli passer sous la débroussailleuse de mon jardin (en Haute-Savoie, à 1000 m d'altitude), alors qu'elle était en train de se faire féconder par deux mâles.
Je l'ai ramassé tout de suite et mis dans une éprouvette (1/3 eau + coton + gyne + coton).
Très vite, elle a perdu ses ailes et a commencé à pondre.
Je l'ai branché à une ADC après la naissance de la première ouvrière, bien sûr, en expérimentant différentes nourritures. Elles étaient visiblement omnivores.
Ceci dit, il n'y avait pas une grande activité (ce qui est normal la première année).
Avant la diapause, la colonie se constituait de 4 ouvrières adultes.

Mars 2015. Je la sors de la diapause et le cycle de production d'ouvrières recommence tout de suite.
Nous en sommes aujourd'hui à 7 ouvrières, 6 cocons, 4 larves en stade 3, au moins une en stade 2 et une multitude en stade 1.

Grâce à ce forum, l'identification a pu se faire dès que je me suis inscrit, il y a quelques jours. Il s'agit vraisemblablement de Camponotus herculeanus
Donc régime omnivore (notamment liquides sucrés), croissance lente, individus majors et minors...
La première mouche congelée de cette année, donnée en pâture hier soir, a donné lieu à une violente attaque (sur son cadavre...).
Aujourd'hui, je n'en trouve plus un seul morceau. A renouveler donc.

Question fourmilière, je m'étais lancé dans la construction d'une grande fourmilière en plâtre/béton (proportion un tiers/deux tiers). Pas de fentes constatées, mais elle s'est cassée en deux car j'ai utilisé des chevilles bétons pour fixer la vitre. Celles-ci ont exercé une pression sur la construction qui a fini par éclater complètement.
Je vais donc me lancer dans la construction d'une autre fourmilière, plus petite, dans une chute de béton cellulaire, que je vais blinder. L'idée est, après ma première déconvenue, d'y aller petit peu par petit peu, afin de ne pas échouer encore sur de grands travaux. Mes fourmis ne sont pas pressées (croissance lente), moi non plus.

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Voici quelques photos et une vidéo

Camponotus herculeanus (ouvrière)

Campontus Herculeanus (gyne et ouvrière)

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Et voilà, petite colonie deviendra grande...

Si j'ai bien compté, nous en sommes maintenant à 11 ouvrières.

La "naissance" de la petite dernière était aujourd'hui. On la reconnait sur cette petite vidéo, avec sa couleur plus claire que les autres.

Voici donc cette colonie, avec un couvain bien développé maintenant.

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Nous en sommes à 16 ouvrières maintenant.
Elles sont toujours dans un tube à essai (2 déménagements ont été nécessaires depuis l'installation de la gyne, tout de même), mais le déménagement dans une fourmilière en béton cellulaire devrait se faire dans les jours qui viennent.

Voici une vidéo les montrant se démener avec un morceau de poisson ramené de l'ADC (de la fera).

Et une autre montrant ma petite installation dans leur nouvelle aire de chasse (à noter le réservoir d'eau peu esthétique qui devrait être changé prochainement. J'ai préféré laisser un réservoir d'eau dans l'ADC par mesure de sécurité).

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Le nid de mes Camponotus herculeanus est construit.
Le voilà. J'attends encore quelques jours le temps que l'humidification se fasse et je procède au déménagement.

Pour voir la construction du nid, cliquez ici.

Leur nid

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Après quelques errements (problèmes d'humidification cités à la fin de ce post, tuyau de liaison), j'ai fini par terminer véritablement leur nid.

Le déménagement s'est effectué sans aucun souci, en chauffant simplement la nouvelle fourmilière et en arrêtant de chauffer le tube à essai. En une nuit, c'était réglé.

Voilà ce que cela donne :

Nous en sommes maintenant à une trentaine d'ouvrières.
À noter aussi l'apparition d'une première medium que vous trouverez sur cette vidéo (en haut).

Elle fait un peu plus d'un centimètre et son cocon était déjà très impressionnant.

En ce moment, je m'interroge.
Combien de mouches et autres insectes leur donner à manger ?
J'en étais à une mouche par semaine, mais je n'ai pas changé cette quantité depuis longtemps. Or, il me semble constater que le nombre de larves est en diminution. Comme mes fourmis sont grosses, je me dis qu'elles doivent se nourrir sur des quantités plus importantes. Bref, je compte augmenter le nombre d'insectes donnés et regarder si elles arrivent à tout manger. Est-ce la bonne méthode ?

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Voilà un petit moment que je n'ai pas écrit.
Mes Camponotus sont entrées dans la première phase de leur diapause : croissance des larves bloquée, plus de sortie quotidienne dans l'ADC, plus de consommation d'insectes.
J'ai donc arrêté de chauffer pour les laisser en température ambiante. Je les mettrai à température basse plus tard.
4 sont déjà mortes. Je me suis dit que c'était les 4 premières ouvrières de la fondation.
Mais une cinquième vient de mourir. Est-ce normal ?

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6 mars
L'activité de la fourmilière, et surtout la croissance des larves, s'était arrêtée fin août.

Je les ai mises au froid (entre 10°C et 15°C) à partir de début novembre.

J'ai sorti la fourmilière de la diapause le 2 mars.

Une fourmi est morte pendant la diapause (je pense que c'est normal). J'ai compté 26 ouvrières et quelques (le "et quelques" s'explique par le fait que certaines peuvent être cachées dans un endroit du tuyau peu visible).

Je leur ai déposé du miel d'oranger bio à la sortie de la diapause.

Elles ont eu droit aussi à du jaune d’œuf.
Elles ont maintenant un mélange "lait + miel" et un ténébrion qu'elles n'ont pas touché.

Je ne les chauffe pas encore. La température de la pièce oscille donc entre 14°C et 20°C.
de 3 à 6 ouvrières sont en permanence dans l'ADC, bien qu'elles ne semblent pas prendre de nourriture. Avant la diapause, elles étaient tout au plus 1 ou 2.

A noter qu'elles se sont installées maintenant dans le tuyau de liaison "fourmilière-ADC" pour une raison que j'ignore . J'ai donc diminué l'humidification.



11 avril
Ma gyne Camponotus m'a soufflé son petit nom : ce sera Aldrya

Maintenant, nous en sommes à :

• 25 ouvrières (une ouvrière souffrant d'un handicap au niveau des pattes est morte. Elle avait du mal à se déplacer et, comme c'était un cas isolé, je pense qu'elle avait tout simplement raté sa métamorphose).
  
• 15 cocons et quelques
• 5 larves
• une cinquantaine d’œufs

J'ai d'ailleurs une question très très très naïve :
J'aimerai avoir confirmation que ce sont biens des œufs que j'ai observés et non des larves au stade 1.
Plus précisément, leur côté translucide et lisse m'incite à penser à des œufs et la partie blanche opaque à l'intérieur doit sans doute être la larve en gestation.
Vous confirmez ?

Une observation encore :
C'est la disette question insectes à la maison : l'hiver à 1 000 m d'altitude... Du coup, je trouve des palliatifs : jaune d’œuf dur( ), bœuf haché (bof ...) et surtout féra cuite du lac Léman (sans sel). Cette dernière est un succès garantie ! Même chose d'ailleurs pour mes Messor barbarus et mes Lasius niger. Il n'y a que mes Pheidole pallidula qui semblent la bouder. Du coup, je vais en congeler un bon morceau pour les périodes de disette.


12 avril
Voici un petit montage vidéo que j'ai fait sur cette fourmilière.
Je compte l'utiliser à l'école, avec les élèves. C'est pour cela qu'il est truffé de légendes et d'annotations.
Enfin, la vidéo n'est pas parfaite et je bouge beaucoup. Mais c'est déjà mieux que ce que je faisais avant...

22 mai
Nous en sommes aujourd'hui à :

• Une quarantaine d'ouvrières.
• 5 ou 6 cocons.
• Beaucoup de petites larves.

Vous trouverez ci-joint une vidéo de moins de 5 minutes effectuée à l'origine pour ma classe, mais suffisamment intéressante à mon avis pour que je la publie.
On y voit la récupération d'un phasme mort. Beaucoup de travail d'équipe , d'erreurs de transport , de stratégies différentes ... mais, au final, elles y arrivent.

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Et aujourd'hui, c'est le grand départ pour la diapause !
Toutes au cellier !

Quelques ouvrières sont mortes depuis la dernière fois.
Peut-être même que le nombre de larves a diminué. Je confirmerai après la diapause (je crains de ne pas leur avoir donné assez à manger ).
Je constate qu'Aldrya ne fait qu'une ponte dans l'année, après la diapause. Cette ponte n'a pas le temps de se transformer en ouvrière. Ce sont les larves de l'année précédente qui le font. Un œuf qui est pondu l'année N, au printemps, donne naissance à une larve qui passe l'hiver en diapause et qui sera dans un cocon au printemps de l'année N+1, puis se transformera en ouvrière adulte juste avant ou durant l'été.
Cela expliquerait la lenteur de la croissance de la fourmilière.
Si vous avez déjà observer ce phénomène, je serai intéressé par vos commentaires : cliquez ici.

Voici quelques photos.

La fourmilière

Aldrya en famille

Nous en sommes maintenant à 39 ouvrières et 0 cocons.
Vous trouverez en pièce jointe le nouveau graphique de croissance.

graphique croissance.pdf

Graphique de croissance de la fourmilière

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Et une diapause qui a failli terminer à l'eau !
J'avais tout simplement empilé quelques fourmilières dans mon cellier pour la diapause. Il y avait alors un réservoir d'eau sur la vitre de ma fourmilière de Camponotus.

J'ai constaté, au bout de quelques temps, une énorme condensation sur la vitre de mes Camponotus : la vitre était couverte d'énormes gouttes d'eau ! Je suppose que l'eau du réservoir a eu tendance à refroidir bien plus vite que la fourmilière, ce qui a provoqué la condensation.

J'ai donc sorti très vite ma fourmilière de Camponotus du cellier, et je l'ai chauffée par le dessus pour faire disparaitre ces gouttes dangereuses. Cela m'a pris près de 2 jours. J'ai ensuite remis ma fourmilière au frais pour quelques mois. Visiblement, il n'y avait pas encore eu de noyade.

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Zut, un cadavre dans l'ADC.
Tenez bon, les petites ! Fin de la diapause dans 2 mois et demi (1er avril) !