En 1992/93, en rentrant du travail alors que j'occupais depuis 1987 un T2 repris en location au 1 rue de Talant à Dijon après le départ de mon défunt frangin et de son épouse qui y résidaient avant moi, j'aperçus une jeune reine bien bronzée (
Lasius emarginatus*) qui se promenait sur mon vieux parquet en chêne en période d'
essaimage. Je l'attrapais puis la balançais dans le grand pot du superbe Philodendron qui se trouvait déjà là à mon emménagement.
*
J'ignorais totalement le nom de leur espèce à l'époque à ces petites fourmis pourtant si communes.
Deux ou trois ans plus tard je me retrouvais avec une respectable armée de petites ouvrières rouges qui exploraient mon appartement mais de manière discrète sans jamais me créer de problèmes. À vrai dire, comme je suis assez maniaque (ainsi que l'était ma défunte mère), je lavais souvent mon parquet sur lequel elles ne parvenaient jamais à tracer de pistes. Elles le traversaient par dessous, à l'envers sans risquer de se mouiller les pattes, pour aller prendre un peu de fraîcheur dans mon rabicoin douche/wc.
Elles allaient aussi quérir un peu de viande au pied de la ruche que j'avais récemment plantée sur un fût métallique au bord de ma fenêtre grande ouverte. Par contre je ne me souviens plus de leur avoir donné un peu d'eau sucrée en guise de pseudo-
miellat.
Grat Grat !
En 1995, je les surpris en plein déménagement sur le rebord de ma fenêtre où elles faisaient défiler leurs
cocons un à un au nez et à la barbe de mes abeilles qui bombardaient sur les tilleuls voisins. Elles ont dû rejoindre le trottoir, deux étages plus bas, en longeant le tuyau de descente en zinc de la gouttière. Qu'à cela ne tienne qu'elles se soient barrées, je devais déménager en automne pour aller en stage d'apiculture à Vesoul mais après avoir transhumer ma ruche en banlieue dijonnaise vers un coin plus tranquille qu'en pleine ville.
Finalement, vous allez me dire qu'il s'agissait là de ma toute première
fondation. Erreur ! Ce n'était que des squatteuses que j'avais introduites volontairement chez moi puis dont j'ai toléré la présence à compter du moment qu'elles ne se montraient pas trop envahissantes.