Le Q/R c'est par là : https://www.myrmecofourmis.org/forum/vi ... 30&t=23304
Je rêve depuis longtemps d'élever une espèce exotique, autant pour leur beauté que pour l'absence de diapause permettant un suivi de la colonie tout au long de l'année. Je me lance donc dans l'aventure avec des Camponotus dolendus.
Je pense que cette fondation revient de loin. Après ce qu'on qualifiera de quiproquo avec le vendeur elles ont été expédiées à la fin de la vague de froid d'il y a deux semaines. Après avoir prévenu et donné mes clefs à ma voisine afin d’être sûr qu'elles ne restent pas dans la boite aux lettres par des températures avoisinant le zéro degré je suis allé au boulot sûr et certain de retrouver à midi une colonie gelée.
Autant vous dire que ce n'est pas passé loin, après avoir déballé un colis glacé avec une chaufferette inactive depuis un bail j'ai trouvé la reine et ses 5 ouvrières inanimées et recroquevillées dans le tube sans aucun couvain. C'est un léger mouvement d'antenne de la reine qui m'a fait espérer et j'ai entrepris de les réchauffer doucement jusqu'à une température de 24°C.
Et j'ai dû retourner au boulot pour l'après-midi, trop de suspens... J'ai retrouvé le soir les fourmis debout et dans une configuration de fondation classique. Une ouvrière (la plus petite, probablement la plus vielle) faisant des allers-retours entre l'abreuvoir d'eau sucrée et ses sœurs regroupées dans le tube autour de la reine.
Le lendemain, le weekend aidant j'ai entrepris de leur fournir des protéines (en catastrophe et en plein hiver car je ne m'attendais pas à recevoir la fondation à cette période de l'année). Ce fut un échec total. Steak haché, grillons mort, grillons vivants mais "mortellement blessés", mélange de jaune et de blanc d’œuf avec du sucre, thon, rien n'a trouvé grâce à leurs yeux. J'ai même trouvé l'ouvrière peureuse et ayant des réactions de peur dès qu'une de ses antennes rentrait en contact avec une source de protéines.
S'il y a bien quelque chose que l'élevage de fourmis apprend c'est la patience. J'ai donc décidé de continuer à leur fournir des sources de protéine chaque jour en attendant, tout en pensant à plusieurs choses :
- comme souvent avec une fondation on a tendance à surestimer leurs besoins et elles s'alimentaient en protéine la nuit ou quand j'avais le dos tourné ;
- le choc du transport leur à fait manger le couvain, pas forcement besoin de protéine tout de suite ;
- reine non fécondée boostée de quelques ouvrières (les circonstances de la vente et de mes échanges avec le vendeur par la suite ne me poussent pas à lui faire une confiance totale) ce qui expliquerait l'absence de besoin en protéine.
Hier, après deux semaines sans protéine j'ai tenté en désespoir de cause un échantillon de "nourriture pour fourmis" que j'avais : la ré-ve-la-tion. L'ouvrière entreprenant aussitôt de remplir le gastre de ses congénères et de la reine.
Je soupçonne cette "nourriture pour fourmis" d'être de la nourriture pour poisson d'aquarium, j'ai entrepris des recherches pour essayer de la retrouver. Ne rigolez pas, j'ai gouté et ça à le même goût... (Oui étant petit j'ai parfois mangé la nourriture de mes poissons d'aquarium...).
Mais je diverge et revenons à nos fourmis : depuis lors elles acceptent les grillons aussi


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