DMX, « exotique » est relatif à une région et «
endémique » est absolu. C'est vrai que ça peut se flouter un peu si on commence à se demander si l'
œuf ou la poule... Mais bon, quand on parle du vivant, c'est souvent dur de poser des définitions strictes et sans exceptions

La biologie est le règne des exceptions ^^.
Pour P.pallidula je reconnais que tu connais sûrement mieux que moi le domaine. Cela dit, il est plus probable qu'une telle « adaptation soudaine » survienne in situ qu'in vitro, de par les parts respectives de population dans les deux situations. Donc ça n'est plus vraiment de notre ressort.
Lol non non, je doute mieux m'y connaître, et je te rejoins sur les conditions de "l'adaptation soudaine". Néanmoins, faire parcourir des centaines de kilomètres en quelque heures à ces colonies relève un peu de notre ressort. Si on fait l'hypothèse que "l'adaptation soudaine" aux hautes latitudes se fait
in situ dans le sud, elle mettra plusieurs décennies (pour ne pas dire des siècles) avant d'arriver "naturellement" dans le Nord, tandis que le trafic actuel de cette espèce accélère grandement ce processus (quelque jours).
De même comme tu le dis par la suite, l'adaptation aux milieux anthropisés est plus probable que le gain de nouvelles aptitudes. Dans ce cas
Pheidole pallidula peut très bien se développer dans les milieux anthropisés du nord comme
Monomorium pharaonis ou
Tetramorium caespitum.
Au final le commerce de
Pheidole pallidula étant nettement supérieur que celui de toutes exo réunies, et cette espèce étant considérée comme "les reines de l'évasion", il me semble donc important de garder un œil dessus

.
Attention tout de même à ne pas défendre les espèces invasives. Nous subissons actuellement un holocène (le 5ème de la planète pour être précis), et il semble évident que la nature ne se régénéra pas miraculeusement sous les yeux de l'Homme. Ce qui est perdu est perdu pour l'Homme, point barre. Mais l'on peut toujours se battre pour sauver les meubles ! Le défaitisme n'est pas, à mon humble avis, une solution viable.
Je vais être volontairement provocateur (et je m'excuse d'avance pour la gène occasionnée) : "rien à br*nler qu'il y ait un baisse de la biodiversité à l'échelle humaine". Toutes crises biologiques est suivi d'un pic de biodiversité, c'est bien connu ... Que l'Homme ne soit pas là pour assister au prochain pic de biodiversité, ça gène qui hormis l'Homme ?
On voit bien l'égo sur-dimensionné de
Homo sapiens, à croire que tout tourne autour de lui : s'il y a une crise biologique actuelle/réchauffement climatique = c'est la "fin des temps". Le "vivant" ne tourne pas autour de l'humain, il était là bien avant lui et sera là bien après, donc pourquoi cette mascarade ?
Personnellement, cette mode "Nicolas Hulot" commence à me taper sur le système, elle est dénuée de tout sens logique et s'inscrit dans le droite lignée des créationnistes ! Il faut préserver la biodiversité actuelle car c'est "beau" et pour "l'Homme" ...
Je ne comprends pas ton aparté entre « biodiversité » et « dégâts économiques et sanitaires ».
C'était juste pour dissocier le fond de la forme : on nous bassine avec les histoires de dégâts sur la biodiversité, alors qu'en réalité ce sont des problèmes économiques et sanitaires qui sont en jeu ... un peu comme le réchauffement climatique.
Honnêtement, si l'on nous dis qu'il faut lutter contre la fourmi de feu car elle met en danger les myrmécofaunes locales, ça intéresse qui (hormis une centaine de
myrmécophiles dans le monde) ?
Tandis que si l'on dit que :
- la fourmi de feu cause 1 milliard de dollars de dommage/an aux states (Coût économique des espèces invasives).
- la fourmi d'Argentine peut être porteuse de micro-organismes responsables d'infections nosocomiales (La véritable histoire des fourmis, P.223).
- certaines espèces invasives peuvent être utilisées dans la lutte biologique, par exemple Solenopsis invicta détruit les parasites de la canne à sucre (La véritable histoire des fourmis, P.283).
--> Cela à déjà un peu plus d'intérêt et de bon sens. On ne peut pas me faire croire que toutes les études portant sur les invasives sont purement "nobles", dénouées de tout intérêts économiques. Au final il est plus facile de faire passer la pilule en parlant de dégâts sur la biodiversité plutôt que d'aborder le nerf de la guerre : l'argent. Demain, si l'on obtient des souches de
Solenopsis invicta ayant un
aiguillon non vulnérant est étant très efficace dans la lutte biologique (permettant ainsi d'augmenter le rendement), on ne parlera plus de peste mais de progrès

(peu importe les dégâts sur la myrmécofaune locale, comme si les pesticides/insecticides n'en faisaient pas

) ...
Si
Homo sapiens voulait vraiment préserver la biodiversité, il commencerait par se tirer une balle dans la tête

(... oui je suis misanthrope, que voulez-vous ^^).
Je vous remercie pour avoir maintenu une ambiance pacifique propice à l'échange (qui, même si c'est pas flagrant, a permis de faire évoluer mon point de vue), un débat dans la bonne humeur étant malheureusement chose rare aujourd'hui, surtout sur un support internet !
Ce fut également un plaisir

, il est rare de pourvoir débattre aussi librement sur les forums de
myrmécologie ... D'ailleurs c'est ce qui m'a fait aimer ce forum plus que les autres : son indépendance (économique) et cette liberté d'autonomie de penser

.