**Fin** [Blog] Camponotus consobrinus

Vous pouvez suivre ici la vie et l'histoire de certaines colonies de fourmis exotiques des bloggeurs.
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Libertango
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Re: [Blog] Camponotus consobrinus (Australie)

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Bonjour à toutes et tous en ce dernier jour de l'année 2011. *salut*

Dans le précédent billet, je vous susurrai le fait qu'une nouvelle aire de chasse allait être adjointe d'ici peu à celle déjà existante. Les Camponotus consobrinus sont des fourmis qui, pour se développer de manière optimale, semblent avoir besoin d'espace pour dégourdir leurs petites papattes. L'apport constant de proies vivantes me démontre que cela a favorisé l'essor démographique de la colonie et a (créé) augmenté la production de major. Qui plus est, leurs différents comportements de chasse face à des espèces diverses d'insectes est riche d'enseignements.

Aujourd'hui, avec quelques six cents âmes - voire bien plus (?) -, la colonie consomme entre dix et quinze blattes vivantes par jour en complément d'une assiette de grillons et de sauterelles morts toutes les quarante-huit heures. A ceci, il faut ajouter trois abreuvoirs d'eau sucrée ainsi qu'un jelly par semaine à disposition dans l'aire de chasse.

Qu'en sera-t-il lorsqu'elles seront deux, trois, dix (?) fois plus nombreuses ?

Dans les faits, cela ne m’inquiète guère car je dispose d'un élevage de Blata lateralis, des blattes originaires d'Afrique du nord ; un millier d'individus qui se multiplie à vitesse grand V. De taille moyenne, leur carapace à l'avantage de rester souple même à l'age adulte. Ces bestioles sont extrêmement vives, rapides comme l'éclair, rigolotes, "malignes comme des fouines" et sont très intéressantes à observer. Que dire de leur régime alimentaire ? Pour faire simple, elles mangent tout. ^^



Pour les Camponotus tropicales et endémiques comme pour toutes mes autres espèces, elles se révèlent être un mets de choix très riche en protéines que les ouvrières ramènent bien volontiers au sein de la fourmilière afin de les suçoter. J'ai aussi constaté ces dernières semaines que mes fourrageuses se désintéressent peu à peu des grillons fraichement congelés que je leur donne ; seules les sauterelles mortes attisent encore leur appétit. Par là j'entends que les ouvrières les vident complètement. Quant aux mouches, je ne leur en donne plus sauf quand elles ont besoin de cure-dents car cet insecte est un tas de déchets en puissance et très pauvre nutritivement parlant, alors rien que l'idée qu'il faudrait leur en donner cent-cinquante quotidiennement... non merci !

C'est alors que m'est venue cette idée qui s'avéra être lumineuse (si si ^^ ) ; celle d'un élevage de Blatta lateralis au sein même du territoire de ma colonie. J'ai donc prélevé cinquante blattes qui furent déposées dans un aquarium, avec comme abri de fortune du simple papier cartonné. L'expérience pouvait commencer...

Une fois l'aquarium retourné, une petite dizaine de blattes commencèrent l'exploration de l'aire de chasse qui était alors seulement parcourue par quelques ouvrières distraites. Elles allèrent se désaltérer aux abreuvoirs d'eau sucrée, se jetèrent sur le Jelly saveur banane et enfin s'employèrent à terminer le grignotage du cadavre d'un grillon éhontément boudé. Puis certaines d'entre elles repartirent se cacher, escaladant leur monticule froissé. Mais quelques unes, les plus téméraires continuèrent à arpenter leur nouveau domaine en utilisant les tubes pour changer de niveau. A noter qu'elles sont incapables de s'agripper aux parois vitrées et que leurs "crampons" n'adhèrent pas aux surfaces verticales en plexiglas.

A force de gambader, arriva ce qu'il devait arriver... Premières rencontres, et bientôt l'aire de chasse fut envahie par les consobrinus. Tout ce petit monde courait "joyeusement" dans tous les sens, quelques blattes furent rapidement attrapées mais les plus lestes, parfois même des blessées, retournèrent se cacher dans leur aquarium, se jouant ainsi de leurs poursuivantes et échappant par la même à une mort certaine.



Lasses de voir leurs proies s'échapper, certaines ouvrières décidèrent malgré tout de les poursuivre dans leur antre. Ce fut peine perdue car les Blatta lateralis sont terriblement agiles et maîtresses dans l'art de l'esquive. Bientôt les fourmis, agacées par leurs échecs successifs se contentèrent de lancer quelques assauts de plus en plus espacés dans le temps. Mais c'était sans compter l’obstination des fourrageuses. Conscientes qu'au sein du papier froissé leurs attaques resteraient vaines, elles se contentèrent de monter la garde attendant patiemment qu'un sac de protéines se décide à quitter le bunker.



Ne croyez pas qu'une blatte se jette délibérément dans les bras de ses assaillantes... Grand Dieu non. Cet insecte observe, évalue les risques, étudie attentivement le relief et sait rester immobile quand bien même l'ennemi n'est qu'à quelques longueurs de pattes. Fascinant instinct de survie.

Mes observations ont duré quatre jours ; temps que je m'étais octroyé afin d'évaluer, vérifier la viabilité de mon projet. Au terme de cette expérience, j'ai enlevé le petit aquarium, ravi de constater que douze blattes sur les cinquante avaient échappé à la tourmente. Certaines ont légèrement été "rognées" il est vrai mais passé ce premier constat elles sont en pleine forme. Durant cette manipulation, une s'est d'ailleurs échappée. Aux dernières nouvelles, elle a élu domicile dans ma salle de bain ^^.

Le projet d'une aire d'élevage reliée à celle (de chasse) que je possède déjà semble donc viable sur la durée car les Camponotus consobrinus ne tuent pas pour le "plaisir de tuer" mais prélèvent uniquement ce dont elles ont besoin pour se nourrir ; la colonie ne reste donc pas en "perpétuelle alerte". Les ouvrières ne se sont pas habituées à la présence des blattes sur leur territoire et tentent toujours, avec plus ou moins de succès, de les attraper quand celles-ci vont boire ou se sustenter, etc..

Dans notre prochain billet, nous vous présenterons en détail les particularités de l'aire d'élevage (AdE) que nous avons réalisée dans un aquarium aux dimensions suivantes 60cm (L) x 30cm (l) x20cm (H). Reliée à l'aire de chasse actuelle de même taille, celle-ci accueillera en permanence quelques cinq cent blattes ainsi qu'une petite cinquantaine de sauterelles dans un environnement viable, adapté pour leur (sur)vie.

A suivre... ;-)

Pour les commentaires et questions éventuelles.
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Bonjour à toutes et tous,

Forts de nos observations et premières constatations (cf précédent billet), nous avons donc réalisé une ADE (aire d'élevage) faisant partie intégrante du territoire de la colonie de nos Camponotus consobrinus reprenant les principes généraux de notre ADC actuelle (aire de chasse) ; un aquarium de 60cm (L) x 30cm (l) x 20cm (H) et comme matériel de construction des tubes, plaques de plexiglass de tailles et épaisseurs différentes. Encore une fois, aucune colle n'a été utilisée pour souder ensemble les différents éléments. Ceci pour deux raisons principales : elle reste extrêmement nocive et la structure ne pourrait plus être modifiée selon les nécessités ; adjonction et suppression de blocs par exemple mais compliquerait aussi inutilement le nettoyage, etc.

En premier lieu, nous sommes partis du principe que cette nouvelle surface devait être avant tout celle dédiée aux Blatta lateralis. Par là nous entendons que tout a été pensé afin que cette colonie nourricière puisse vivre, survivre aux raids de la fourmilière et se développer dans des conditions optimum.

Voici l'ADE photographiée en vue plongeante le jour où nous avons déversé les blattes. Dès qu'une grande majorité d'entre elles s'était réfugiée au sein de leur habitat de papier froissé, nous en rajoutions afin d'arriver au nombre que nous nous étions fixé soit cinq cents individus de notre élevage personnel qui en comprend un millier environ ; résultat de cinq mois d'élevage intensif "bio".



Comme nous l'avions fait initialement pour l'ADC, tous les éléments de plexiglass n'ont pas été installés dès la mise en œuvre. Cette fois-ci, ce sont les modules uniquement dédiés aux fourmis qui sont absents. Les premiers jours, nous avions sciemment laissé les blattes prendre possession des lieux afin d'étudier leurs divers comportements et petites habitudes, aptitudes à gravir les parois des blocs de plexiglass avant qu'elles soient confrontées aux Camponotus. Nous en parlerons dans le prochain billet.

Voici une photo prise le surlendemain de l'installation définitive (nettoyée) des Blatta lateralis. A noter que l'ADE n'est pas encore reliée au territoire de la fourmilière.



Lors de la conception des premiers plans suite aux observations faites précédemment, je suis arrivé à la conclusion qu'il fallait préserver autant que faire se peut le territoire des blattes des attaques incessantes dont elles seraient assurément l'objet et de leur permettre au gré de mes envies d'échapper plus ou moins facilement aux mandibules acérées de leurs inlassables poursuivantes.

Trois zones "distinctes".

* L’habitat des blattes



Surélevé à une hauteur de 22 mm, l'aquarium "retourné" de 25cm (L) x 15cm (l) x 15cm (H) offre sur trois de ses côtés une protection absolue contre les menaces extérieures ; barrière aussi transparente qu'elle est infranchissable. Qui plus est, son "toit" est à 2,5 cm du couvercle recouvrant l'ADE interdisant ainsi aux téméraires de s'y aventurer et d'atteindre par la-même des zones qui leur sont interdites. A l'intérieur, le fameux papier cartonné froissé forme nombre de cavités dans lesquelles elles aiment s'agglutiner. Juste devant, la plateforme accueille uniquement les réservoirs d'eau sucrée. Indispensables à leur survie, ils sont très proches et en accès direct (sans obstacle). En cas de menace avérée, les Blatta lateralis retournent derechef se cacher dans leur maisonnée.

* Le surplomb



Culminant à 85 mm ^^, en liaison directe avec la fourmilière par le biais d'un tube en plexiglass, cette surface est uniquement accessible aux ouvrières. Pour rappel, les blattes ne peuvent s'agripper aux parois verticales de ce matériau. L'ajout d'un abreuvoir a permis de raréfier les allées et venues des fourrageuses qui ne manquaient pas d'aller boire dans celui de leurs proies les stressant alors continuellement.

* Les "bas-fonds"



Situé au ras du sol, tout l'espace en rouge qui entoure "l"habitat des blattes" et "le surplomb" est vraiment la zone de tous les dangers. Je l'ai réfléchi de manière à ce que les combats s'y déroulent principalement (c'est à cet endroit que la nourriture est déposée) mais en prenant grand soin à ce que la proie ait toujours une chance d'échapper à la mort ne serait-ce qu'en lui mettant à disposition de petits tuyaux lui permettant de regagner une zone plus sûre. Juste devant l'aquarium, La plateforme (rose) n'offre quasiment aucune chance aux ouvrières d’attraper une blatte tant elles sont rapides et est d'ailleurs à ce jour abandonnée par les Camponotus.




Et si nous vous disions qu'aujourd'hui encore tout marche comme sur des roulettes ?
A suivre... ;-)



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Bonsoir à toutes et tous, *salut*

Huit semaines durant lesquelles je me suis employé à n'être qu'un simple observateur. Je n'ai pas eu à intervenir. A elle seule, cette simple phrase devrait répondre, en regard de nos précédents billets, à la question que vous pourriez vous poser : "L'intégration, la cohabitation et l'élevage de proies vivantes, des Blatta lateralis en substance, dans une aire d’élevage (ADE) au sein d'une colonie populeuse de Camponotus consobrinus est-elle possible, apparait-elle comme viable à court voire à moyen terme ?".

Vous trouverez ci-après une vue générale actualisée de notre installation qui compte actuellement un bon millier d'ouvrières et un nombre effrayant d’œufs, de larves et cocons. Pour faire simple, la taille de la colonie a tout bonnement triplé en l'espace de quatre mois. La gyne pond désormais tous les jours en quantité industrielle. Deux nids supplémentaires vont d'ailleurs être ajoutés au mois d'avril ; date à laquelle ces montagnes de larves arriveront à maturité. Même pas peur. ^^


Les deux nids sont en haut à gauche. Un niveau plus bas, l'aire de chasse (à gauche) et l'aire d'élevage (à droite). Le tout est relié par un réseau central de tubes en plexiglass de 20mm de diamètre. En fonction des besoins à venir, des modules complémentaires seront ajoutés.


Aire d'élevage (ADE) - 60cm (L) x 30cm (l) x 20cm (H)

et


Aire de chasse (ADC) - 60cm (L) x 30cm (l) x 20cm (H)

Petit hors sujet... Nous réfléchissons actuellement à la possibilité d'adjoindre à cet ensemble une aire biologique (ABio) afin de compléter notre "écosystème". Elle pourrait être composée de Tyllandsia et de plantes carnivores. Une zone naturelle neutre qui saurait accueillir nos Camponotus et leurs proies (divers insectes) comme il se doit. Cercle vertueux ?

Mais si vous le voulez bien revenons à nos mouto... blattes pardon.



Du haut de son monticule de Jelly saveur banane, regardez comment Madame la blatte, car il s'agit bien d'une femelle, le mâle de cette espèce est ailé, semble vous apporter elle-même la réponse... En l'observant attentivement, vous verrez que malgré son air de parvenue, il lui fallut louvoyer. Une de ses longues antennes manquant à l'appel, on devine sans mal que le chemin menant à la pitance fut pour le moins tumultueux. Mais avant de vous en dévoiler davantage à ce sujet, je pense qu'il est important de vous expliquer de quelle manière nous avons procédé afin que nos charmantes blattes aient la possibilité de se multiplier tout en restant des proies attractives.

Niveau alimentation, force est de constater que mes Camponotus consobrinus se sont toujours révélées être particulièrement capricieuses. Refusant les liquides sucrés à base de lait, toutes sortes de Jelly aux saveurs différentes de même que le miel, le sirop d'agave, cela a été pour moi un véritable casse-tête. Quant aux insectes tels que les mouches et grillons, les ouvrières les mangeaient à longues mandibules ; seules les sauterelles attisaient encore leur appétit. Insectes rachitiques et eau sucrée, quel menu de fête ! Alors quid de leur équilibre alimentaire ? Sans en être certain, je me doutais que ma colonie risquait de souffrir à plus ou moins long terme de graves carences alimentaires qui, immanquablement, la feraient stagner, régresser pis encore dépérir.



La première semaine de janvier, après avoir mis à la disposition de notre demi millier de blattes un habitat viable (cf précédent billet) et procédé à quelques changements architecturaux mineurs, outre de l'eau sucrée, j'ai donné à mes nouvelles pensionnaires une nourriture exclusivement à base de gelée royale, de paillettes pour poissons et de jelly aux fruits. En résumé tout ce que mes consobrinus refusaient... J'avais dans l'idée que ma colonie profiterait indirectement de ces apports nutritifs certifiés bios lorsqu'elles consommeraient leurs proies. J'étais loin de me douter à quel point j'avais vu juste. Aujourd'hui, la colonie a adopté ces aliments ; aliments à très forte valeur nutritive encore "conspués" il y a quelques mois à peine.



Amis myrmécophiles... Finalement tout n'est qu'une question d'équilibre, de compatibilité ! Observer longuement ses fourmis est une chose mais il faut aussi bien connaitre le comportement, définir les besoins vitaux de leurs proies. Il y a tant de choses à dire sur le sujet ! J'y reviendrai ultérieurement. Si vous avez des questions, nous y répondrons avec grand plaisir dans le Q/R dont le lien est rappelé en bas de ce billet.

Dans notre prochain billet, nous vous parlerons des divers comportements observés au sein de la colonie. De quelle manière cette dernière a été littéralement transfigurée, à quel point un major modifie "la chasse", comment les Blatta lateralis se jouent de leurs assaillantes, etc.

Mais avant de nous quitter pour nous retrouver bientôt, voici un cliché qui devrait titiller votre curiosité. ;-)

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Bonjour à toutes et tous, *salut*

Ce micro billet avant de vous faire part de nos observations concernant les interactions entre les Camponotus consobrinus et les Blatta Lateralis. Pour la seconde fois, la première était fin janvier, j'ai extrait le "Bunker" (Habitat des blattes) de l'ADE afin de procéder à un comptage approximatif de l'effectif ayant réchappé aux assauts de la colonie.


22/02/2012 - Bunker vidé de son contenu [25cm (L) x 15cm (l) x 15cm (H)]

Au premier coup d’œil, il doit en rester environ cent cinquante dont une quinzaine de mâles ainsi que plusieurs oothèques. Elles ont la carapace bien luisante et leur taille a bien augmenté. C'est le signe évident qu'elles sont en pleine forme.

Maintenant, faisons le décompte rapide du nombre de blattes prélevées par la colonie durant le mois de janvier et février. En l'espace de deux mois, j'ai versé dans l'ADE la quasi totalité de mon élevage soit un millier d'individus environ. En regard de ce qu'il me reste aujourd'hui (environ 150 blattes), cela signifie que la colonie aurait donc dévoré en deux mois quelques...

850 blattes 8-O :-? (soit à la louche près de 400 blattes par mois. Paix à "toutes" leurs âmes. :'( )

Continuons dans les chiffres... Je donne à mes blattes une grande boite de paillettes pour poissons ainsi qu'un vingtaine de Jelly saveur banane chaque mois. Actant que les Camponotus dépasseraient désormais le millier d'individus (?) et que le nombre d’œufs issu des pontes de février est ... incalculable.

Je préfère en rire ! :lol2:
Surtout quand je vois ce qu'il me reste en stock (une centaine de juvéniles à tout casser) + les rescapées du mois de février.



De quoi tenir jusqu'à mi-mars... Hourra ! \o/


Pour des blattes et questions éventuelles.
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Dernière modification par Libertango le mer. 22 févr. 2012 23:23, modifié 2 fois.
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Bonsoir à toutes et tous, *salut*

Avant de vous parler plus en détail de l'aire d'élevage qui a grandement favorisé ce dernier trimestre le développement démographique de ma colonie de Camponotus consobrinus (Ade qui s'est révélée être conforme à toutes mes attentes), je n'ai pu résister à l'envie vous présenter cette toute première vidéo la mettant en valeur.

Deux heures du matin. Lumière allumée, les caches enlevés... la fourmilière gronde !

Vous avez sans doute remarqué quelque chose... Mis à part la panique générale bien entendu ^^, la quasi absence de cocons au bénéfice d'un nombre d’œufs et de larves tout simplement monstrueux qui sont stockés dans le nid maintenu à température ambiante. Depuis une petite dizaine de jours en effet, la rythme de la colonie ralentit. Au moment même du tournage de cette vidéo il n'y avait guère plus de trois cents ouvrières dans l'ADR et l'ADE. Celle-ci semble se préparer à sa pause "hivernale"...

Aurons-nous droit à une nouvelle salve de naissances avant juillet ? :think:

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Dernière modification par Libertango le sam. 14 avr. 2012 09:36, modifié 1 fois.
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Bonsoir ami(e)s myrmécophiles,

"Diapause tropicale"... Cela fait maintenant pratiquement trois semaines que le comportement de notre colonie de Camponotus consobrinus a changé. Nombre d'indices tels que la quasi absence de cocons, la présence d'un couvain titanesque constitué d’œufs et de larves dans le nid n°1 (cf vidéo billet précédent) maintenu à température ambiante qui abrite la reine et sa garde rapprochée, la propension des ouvrières à fuir la chaleur et à former d'énormes grappes dans les nids ainsi que dans l'aire de chasse et celle d'élevage, le désintérêt notoire pour toutes formes de protéines d'où la "relative cohabitation" constatée entre les blattes et les fourmis, etc.


Aire de chasse - Vue d'ensemble et angle droit.

Sur ce dernier point précis, ma compagne et moi-même nous nous étonnions, en regard de la dernière salve de naissances -quelques deux à trois cents ouvrières-, de ne pas constater d'évolution démographique "visible" ; en cela que les nids et les aires ne semblaient guère plus fréquentés que d'ordinaire. Courant du mois de mars, j'avais noté que les fourmis s'enhardissaient en s'aventurant, chose qu'elles n'avaient encore jamais faite auparavant, au sein même de l'habitat des Blatta lateralis. Le papier cartonné, parfois, bruissait. Quelques jours plus tard, alors que je m'attelai au nettoyage de l'ADE, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir qu'une petite grappe d'ouvrières avait pris ses quartiers au cœur même du "bunker"...

Bunker, **Fin** [Blog] Camponotus consobrinus
Bunker

L'habitat des blattes ; "Bunker"

Mais c'est début avril que le phénomène s'amplifia. D'une poignée de fourmis ce furent alors plusieurs centaines qui se mirent à "squatter" le bunker de nos adorables proies obligeant ces dernières à migrer vers les hauteurs. Alors que nos charmants insectes s'étaient livrés pendant un trimestre à une fratricide guerre de territoire, ils cohabitaient dorénavant. Quel extraordinaire et passionnant changement de comportement ! Il est important de rappeler cher lecteur qu'en l'espace de trois mois la fourmilière a consommé quelques mille deux cents blattes ; de quoi les transformer en ennemis héréditaires ^^. Les jours suivants, je me suis employé à observer cette étonnante promiscuité. Figurez-vous que nos insectes se battaient pour préserver leurs territoires respectifs. En cela que les blattes se regroupaient et chargeaient les ouvrières lorsque celles-ci devenaient trop intrusives. Parfois des Camponotus "motivées" arrivaient à isoler une des blattes, la conspuait et par le fait la faisait fuir dans l'aire d'élevage. Vous imaginez sans mal ce qu'il advenait...



La colonie me délivrait un message...


Fourmis qui séjournaient dans l'habitat des blattes !

Actant de tous ces changements et souhaitant ne pas contrarier "leur nature", j'ai immédiatement réagi. Depuis quinze jours, la colonie n'est plus chauffée que cinq heures par jour au lieu de dix à vingt-quatre degrés au lieu de vingt-sept. Pour ce début de diapause, l'aire d'élevage est temporairement fermée au bénéfice de l'aire de chasse qui a été aménagée en petite ADE pour la circonstance. A noter aussi que pour la première fois depuis septembre dernier, les Camponotus se jettent littéralement sur le pseudo miellat ; sirop d'agave, miel et eau sucrée. Fou non !?! :-)

ENFIN...

Je ne pouvais clore ce billet sans vous faire part du petit test que j'ai fait ces deux derniers jours et qui me conforte dans l'idée que pour cette espèce le "rafraichissement tropical" est obligatoire si ce n'est très fortement conseillé si l'on désire que sa colonie ne s'épuise pas au fil des années... En effet, Il m'a suffit de les chauffer à la même température qu'en décembre pour que la fourmilière se réveille, que tout semble revenir comme avant. A deux détails près cependant, seulement six larves (sic) ont été déplacées en zone chaude et dès lors que la température redescendait, en grappe les ouvrières s'agglutinaient. ;-)

Quoi qu'il en soit, cet intermède de deux jours m'a permis de réaliser cette petite vidéo dans l'aire de chasse transformée pour cette pré-diapause en ADE de fortune. Enjoy !

Mes observations concernant les techniques de chasse feront l'objet d'un billet ultérieur.


Pour vos remarques et questions éventuelles.
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Bonsoir à toutes et tous ! *salut*

"Les mois passent et la colonie ne se ressemble pas"

Voilà en substance la réflexion que je me suis faite cet après-midi alors que je filmai ma colonie de Camponotus consobrinus. Comme vous le savez pour l'avoir lu en ces pages, depuis avril mes "mikados australiens" se préparaient tranquillement à leur diapause tropicale ; l'effervescence du passé laissant peu à peu la place à un "glandage" généralisé. En cela que la reine s'était quasiment arrêtée de pondre, que ses œufs et larves n'évoluaient plus et que le rythme des naissances s'était fortement ralenti (générations de fourmis de petite taille +- 1cm pour renouvellement uniquement), que les ouvrières et autres majors préféraient se blottir dans les tréfonds de leurs cités.

- La fourmilière en période de pleine activité - septembre à mars inclus - est composée de quatre modules ; deux nids, une aire de chasse ainsi qu'une aire d'élevage de blattes (contenance 600 individus).

- En avril, le temps de chauffage a été divisé par deux soit quatre heures à 28 degrés. J'ai déconnecté l'ADE tout en intégrant une mini aire d'élevage de blattes (contenance 100 individus) au sein même de l'aire de récolte restante. Dans le précédent billet, vous avez pu aisément constater qu'il m'a suffi de rétablir pendant deux jours des constantes d'été pour que la colonie se réactive sans pour autant déplacer le couvain en zone chaude (sic !).

Aujourd'hui...

Toujours très à l'écoute de leurs innombrables besoins - cela frise même l'obsession ^^ - , constatant que les ouvrières forment dorénavant des grappes très compactes dans la fourmilière, en ce mois de juin j'ai modifié la structure même de l'intérieur des deux nids en enlevant les barres de plexiglas qui simulaient les parois des galeries afin qu'elles puissent facilement se regrouper. A noter que mes protégées ne sont plus chauffées. J'en ai profité aussi pour modifier l'architecture de l'aire de chasse en privilégiant les espaces dédiés aux abreuvoirs d'eau sucrée et de pseudo miellat. Quant à l'ADE en cette période "pré-glaciaire", elle n'a plus raison d'être et c'est dorénavant votre cruel serviteur qui, par pur sadisme il faut bien l'admettre, jette avec parcimonie des Blatta lateralis affolées dans l’arène.

Plus généralement, s'occuper d'une colonie dépassant le millier d'individus s'avère être une tâche ardue. Bien plus que la chaleur ou la nourriture, l'hydrométrie est un facteur à surveiller de très près. En effet, j'ai remarqué que m-les Camponotus consobrinus ne se satisfaisaient pas d'une humidité constante et que leurs comportements intra et extra-nidal pouvaient en être fortement modifiés jusqu'à les désorganiser. Mes diverses observations me laissent à penser que l'on peut effectivement "booster" une colonie même sans en avoir conscience sur quelques années en jouant sur ces divers facteurs à l'instar d'un processeur que l'on "overclocke" généreusement mais sans savoir si l'on hypothèque sa durée de vie. Aucune importance pour un Intel, vu que l'on en change tous les trois ans. ;-)

"Laissons le temps au temps"

Dans un peu plus d'un mois alors que nous serons sur le départ pour l'Amazonie, la colonie sera déplacée dans une zone fraiche de notre habitation (18 degrés) afin de simuler un rafraichissement sur une durée d'un peu plus d'un mois. Après avoir été gavées de protéines, les Camponotus n'auront plus à leur disposition que des liquides sucrés. L'année passée, la dernière semaine d'août, Grey dit Camponote's addict ^^ leur avait fait passer une semaine au frigidaire. Nous ferons un brainstorming ensemble à ce sujet pour savoir si ce choc thermique s'avère toujours nécessaire.

En regard du couvain phénoménal actuel qui recommencera à évoluer dès septembre, l'année prochaine sera décisive (!) pour la pérennité de la fourmilière qui entamera alors sa troisième année d’existence car la quatrième verra les générations 2011 et 2012 disparaitre. Actant que le nombre d'individus à quintuplé en une année, gage que 2013 sera l'année d'une explosion démographique sans précédent au sein de la colonie. Les premiers sexués feront-ils leur apparition ?

Pour clore ce billet, cette vidéo filmée à 16h00. Remarquez, ressentez... cette torpeur symptomatique qui semble littéralement envahir la fourmilière. ;-)



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Re: [Blog] Camponotus consobrinus (Libertango)

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Bonsoir à toutes et tous, *salut*

Une fois n'est pas coutume, ce billet commencera par une photo.



"Parlons chiffons"...

Six est le nombre d'heures qui me sont nécessaires lorsque je nettoie de fond en comble les deux nids composant ma fourmilière de Camponotus consobrinus plus une heure supplémentaire par aire de chasse. Je considère ce nettoyage mensuel , si ce n'est obligatoire du moins salutaire afin de préserver une hygiène irréprochable au sein de la colonie en évitant la propagation de micro-organismes nuisibles qui, outre leurs effets néfastes, salissent la maisonnée de mes petites protégées ^^. Cela me permet aussi de prendre la juste mesure de son évolution intrinsèque ; plus prosaïquement on pourrait dire que par ce rituel "j'évalue sa température".

La méthodologie que j'emploie est toujours la même. Après avoir fait coulisser légèrement le couvercle en verre du petit nid, je commence par extraire toutes les fourmis en les laissant monter sur mon index, et les fais tomber dans un tupperware troué en son centre (cf photo) dont la partie haute est enduite d'anti-évasion. Une fois le nid vidé de ses habitantes, le bac et le couvercle en verre ainsi que toutes les pièces en plexiglas sont désassemblés, lavés et enfin séchés. Une fois remonté, il me suffit simplement de poser le tupperware emplis d'ouvrières sur l'une des entrées du nid pour que les déesses regagnent tranquillement leurs pénates. Cette première étape dure en général deux petites heures et déjà les premiers picotements au bout des doigts se font cruellement sentir...

Mais la tâche est loin d'être terminée. Outre que le fait que le grand nid accueille en son sein les deux tiers de la colonie c'est aussi celui qui héberge la reine et son gigantesque couvain de diapause tropicale. Dès lors que est "exfiltré" quatre-vingt pour-cent des fourmis, j’extraie la gyne en la laissant monter "d'elle-même" sur ma main par un stratagème qu'il me serait bien difficile de vous décrire ici. Vous n'aurez pas manqué de remarquer que je laisse sciemment un effectif de plus ou moins cent fourmis dans l'habitacle dont le couvercle est désormais enlevé. Ces dernières vont m'être d'une grande aide pour la suite... Muni d'une pince, philatéliste depuis une trentaine d'année, il me faudra pas moins d'une heure pour retirer la majeure partie du couvain. Mais heureusement, mes ouvrières m'aident. En cela qu'elles s'emploient à regrouper les grappes d'œufs microscopiques qui ont échappé à mon extrême vigilance s'amusant parfois à me dérober quelques larves au passage ^^. Je dois l'admettre, c'est assurément le moment que je préfère. Il m'arrive parfois d'en rire, de leur parler voire même de maugréer lorsqu'une minor refuse de lâcher sa petite grappe attaquant ma pince par la même occasion. Si vous saviez à quel point ces interactions, ce travail de concert m'amusent et me passionnent !

L'après-midi s'est écoulée, mon devoir est terminé. Malgré mes multiples précautions quelques ouvrières se sont encore ^^ jouées de moi et sprintent dans la pièce. Petites insolentes, vous ne perdez rien pour attendre...



Fourbu, les doigts brulés par l'acide, ma compagne me regarde d'un air amusé en me rappelant qu'il serait grand temps de nettoyer les joints du carrelage de notre salon à la brosse à dents... Bien sûr mon amour mais pas ce week-end ! :moui:

Voici une vidéo qui, je l'espère, vous procurera autant de plaisir qu'à moi !
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Bonjour à toutes et tous, *salut*

De retour d'Amazonie, après avoir laissé ma colonie dans la totale obscurité à une température constante de 21 degrés durant tout le mois d'aout, le temps du rafraichissement a sonné... Pour rappel, mes Camponotus consobrinus sont entrées en diapause tropicale fin avril ; le couvain avait cessé d'évoluer. De mai à juillet, la colonie a été maintenue à température ambiante (entre 22 et 26 degrés). J'ai veillé à la nourrir abondamment ; mes bataillons de Blatta lateralis en ont fait les frais ^^.

A l'instar de Dr Grey l'année passée, la fourmilière regroupée dans un seul nid a commencé son séjour dans le réfrigérateur à une température de 14/15 degrés afin de provoquer son "reboot" ; un rafraichissement qui durera une bonne dizaine de jours. A noter que ma colonie a deux ans d'âge, compte un bon millier d'ouvrières et que cette troisième année sera décisive ! En cela que les ouvrières de "première génération" vont disparaitre et qu'il est crucial que les naissances post-diapause comble la future vague de décès des premiers mois de 2013.

Selon mes premières estimations, en regard des quelques centaines d’œufs de stade 1 déjà pondus, ces nouvelles nées devraient aisément combler ce "vide générationnel" naturel.

Pour terminer, plusieurs clichés de mes pauvres petits sorbets à six pattes qui, malgré la température "glaciaire", restent actives. ;-)



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Bonjour à toutes et tous !

Le réveil des toutes belles. Dans les précédents billets, vous avez pu lire de quelle manière mes Camponotus consobrinus ont été préparées à leur diapause tropicale d'une durée de quatre mois avant de provoquer le choc hypothermique nécessaire au "reboot" de la fourmilière afin de stimuler la gyne et permettre une reprise optimum du développement du couvain.



Les clichés ci-dessus ont été pris le quinze septembre. Cela faisait quatorze jours précisément que la colonie était maintenue à une température constante de quatorze degrés soit peu ou proue celle relevée en Australie à cette même période. Les ouvrières, à mesure que la température descendait, ont amassé les larves dans un angle et se sont regroupées en grappes compactes dont l'une d'entre elles abritait la gyne. Malgré cette froidure, lentement mais surement, quelques médias allaient malgré tout s'abreuver en liquide sucré... mais la colonie était belle et bien "endormie".

J'ai donc sorti le nid glacé du frigidaire et l'ai placé délicatement sur son étagère. S'en est suivi(e?) une période de dix jours pendant laquelle la colonie a été maintenue à température ambiante. Je me suis contenté de la relier au second nid mais en m'abstenant d'y connecter l'aire de chasse (AdC).



Au bout de quelques minutes, une poignée d'ouvrières quittèrent leur cercueil de glace. Exploration. Ce petit manège dura deux journées. Le gros de la colonie quant à elle demeurait immobile ; quelques dégourdissements de papattes tout au plus. Dès lors que l'aire de chasse fut adjointe, le ballet s'accéléra... Un tiers de la colonie déménagea dans le plus grand des deux nids puis nombre d'entre elles s’enhardirent dans l'AdC cherchant désespérément quelques cadavres d'insectes que j'avais sciemment omis d'adjoindre ^^. Chaque chose en son temps Mesdames.



Dès qu'une partie de mes Camponotus consobrinus -visiblement affamées- recouvra sa prestance habituelle, je commençai à chauffer le plus grand des deux nids. La "meute" royale allait-elle déménager son couvain, verrais-je enfin le minois de la reine ? Vous imaginez crucial le comportement attendu. Une absence de réaction aurait signifié que la diapause avait été incomplète voire ratée. Rappelez-vous que de mai à aout, le couvain n'avait pas évolué d'un iota quand bien même la température de vingt et un degrés habituelle avoisinait parfois les vingt-sept courant juin notamment...

Alors que je m'occupais de mes autres espèces, je fus soulagé de constater que le conglomérat d'ouvrières, véritable bunker protégeant la gyne, s'était éparpillé. Elle, guillerette, cheminait. Quel soulagement les amis ! En l'espace d'une nuit, toute la future progéniture fut déplacée en zone chaude, la gyne quitta son enceinte "glacée" et les raids dans l'aire de chasse reprirent de plus belle. Pauvres Blatta lateralis.

Vous l'aurez compris chers lecteurs... La vie reprend doucement son cours. Bientôt l'aire d'élevage intégrée (AdE)... Voilà où nous en sommes aujourd'hui !
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Rien que pour notre plaisir à tous, une scène de chasse inhabituelle. ;-)
(Vous n'aurez pas manqué de noter que les major ne sont pas encore entrés dans la danse)
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