Je ne comprends pas ta réponse. Je pense qu'il y a une confusion sur les notions d'espèce et de race.
On ne peut généralement pas créer d'espèce, par exemple, pas sans un très gros investissement et des techniques OGM en tous cas

: la sélection ne peut (en théorie) créer que des races chez l'animal et des cultivars chez le végétal.
En réalité cela peut arriver chez le végétal, pour lequel la notion d'espèce est quelque chose de vraiment très flou, avec des barrières génétiques très faibles. Par exemple le blé est une espèce domestique, qui a été créée par l'homme par sélection (c'est un hybride entre plusieurs céréales primitives).
Chez les animaux, les hybrides interspécifiques sont presque toujours stériles. De plus il n'existe que très peu d'espèces domestiques (aucune à ma connaissance, sauf peut-être Lonchura domestica, dont je n'ai pas encore compris la phyllogénie, mais qui est censé être une espèce issue d'une hybridation interspécifique fertile), même en tenant compte de la dérive génétique des souches domestiques anciennes. Ainsi, le chien ou la vache appartiennent toujours à la même espèce que la forme sauvage (le loup et l'auroch), même s'ils ont formé des sous-espèces domestiques : ils ont des phénotypes très distincts, mais leurs génotypes sont toujours proches au point d'être inter-fertiles.
Je ne suis pas entomologiste, donc je dis peut-être des bêtises, mais à ma connaissance dans le cas de l'abeille noire dont on parle beaucoup en Bretagne on est beaucoup plus proche encore de l'espèce sauvage : il ne s'agit que d'une forme mélanique avec quelques comportements déviants. Cette souche est effectivement
endémique à l'Europe Occidentale, mais c'est la même espèce que l'abeille standard (tout comme l'abeille tueuse africaine et bien d'autres).
Plus encore, même, puisque l'abeille mellifère la plus exploitée commercialement aujourd'hui est la sous-espèce ligustica et divers hybrides entre sous-espèces (fertiles, donc), tandis que l'abeille noire bretonne appartiendrait bien à la sous-espèce type, mellifera, presque éteinte aujourd'hui car remplacée par des souches plus productives.
Chez des espèces semi-domestiques comme l'abeille on utilise les deux termes (race et sous-espèce) de manière un peu indifférente. En réalité on tend à distinguer 26 sous-espèces d'origine semi-domestique, plus une foule de races : écotypes, populations artificielles, etc.
L'"abeille noire bretonne" de Ouessant appartient à la sous-espèce mellifera, mais c'est une souche locale, spécifique, isolée des péripéties qu'ont connu les souches continentales. Puisqu'elle se distingue du standard de la sous-espèce et qu'elle est élevée par l'homme, on peut légitimement parler de race.
Sinon il existe également d'autres espèces mellifères dans le genre Apis, mais pas en France à ma connaissance.
En revanche on y trouve d'autres
hyménoptères de couleur noire baptisés "abeilles", mais qui ne sont pas des espèces mellifères : c'est le cas de Andrena morio, par exemple.