24 juin 2018
J'ouvre un blog sur une espèce endémique à la fois assez banale et très difficile à trouver (que ce soit dans la nature ou en élevage) : les Camponotus foreli.
Dans ma quête (futile, je le reconnais volontiers ) pour avoir la collection complète des Camponotus endémiques, il me manquait 3 espèces sur les 13/14 du genre.
La Camponotus foreli se trouve principalement sur la péninsule ibérique. Au nord, elle déborde légèrement en France, des Pyrénées-Orientales aux Bouches-du-Rhône.
C'est une Camponotus noire luisante de petite taille, avec comme toute Camponote un fort polymorphisme : entre 4 à 8.2 mm pour les ouvrières et environ 11-12 mm pour la gyne. En termes de taille, je situerais l'espèce entre les Camponotus piceus et les Camponotus aethiops. Elles sont toutes noires et plutôt longilignes. Elles vivent principalement en terrain aride et découvert, recherchant la chaleur et partageant leur habitat avec des espèces comme les Aphaenogaster senilis, les C. cruentatus, les C. sylvaticus, les Messor bouvieri, les Messor capitatus, les Cataglyphis cursor.
Petit récapitulatif de l'historique de cette fondation :
À l'arrivée de la gyne, en début août 2017 :
https://www.myrmecofourmis.org/forum/vi ... #p15583594
De part les spécificités de cette espèce thermophile, je m'étais dit qu'il fallait les chauffer (moi qui ne chauffe jamais aucune de mes fondations et colonies). J'ai donc mis un mini tapis chauffant sous une partie du tube. Bien mal m'en a pris, les 9 petites larves L1 présentes en août 2017 ont succombé à ce traitement.
La fondation semblait bien mal partie ! J'ai donc (dé)laissé la gyne seule au noir, très tranquille dans son tube à essai avec réserve d'eau pendant les mois de septembre à novembre. Rien ! Aucune larve, ni aucun oeuf.
À la mi-novembre, elle est partie pour une diapause de 3 gros mois en cave à vin :
https://www.myrmecofourmis.org/forum/vi ... #p15589619
https://www.myrmecofourmis.org/forum/vi ... #p15594721
Je l'ai ressortie, toujours seule, début mars (un peu par manque de motivation et beaucoup par manque de temps pour m'occuper des petites en début d'année) :
https://www.myrmecofourmis.org/forum/vi ... #p15600922
Et là ! Quelques (3-4) œufs présents fin mars qui ont évolué doucement en larves pour finalement donner une première ouvrière vers fin mai :
https://www.myrmecofourmis.org/forum/vi ... #p15610231
Seconde naissance moins de 2 semaines plus tard :
https://www.myrmecofourmis.org/forum/vi ... #p15611036
Et une troisième ouvrière est sortie de son cocon depuis ce matin.
Il reste 3 cocons, quelques larves et quelques œufs aussi. Je suis ravi que cette fondation décolle enfin. Même si c'est à un rythme de Camponotus lateralis. J'ai l'impression que cette espèce n'est pas populeuse, à l'instar des petites Camponotus endémiques. Je dirais qu'à terme un effectif de quelques centaines serait un grand max. Ce qui me convient bien.
L'environnement de vie, composé d'une ADC ouverte de 35 cm sur 15 cm, avec quelques décors et un grand tube à essai posé dedans :
Résumé des conditions de maintien :
- nid constitué d'un tube à essai classique avec réserve d'eau (diamètre 16 mm, longueur : 16 cm)
- simplement placé dans une ADF 35 cm x 15 cm, avec semelle en plâtre résiné et présence de décor
- le nid était jusque-là recouvert d'un papier d'aluminium afin de les maintenir dans l'obscurité
- 24-25°C le jour, 21-22° la nuit (pas de chauffage)
- pas de vibration, ni d'observations fréquentes jusqu'à la naissance de la seconde ouvrière, mais elles sont visiblement moins timorées maintenant
- des liquides sucrés (sirop d'érable, d'agave, différents miels, tous dilués) très appréciés et des vers de vase rouge sans grand succès pour le moment.
Pour ceux qui souhaiteraient blablater sur le sujet, c'est ici :
https://www.myrmecofourmis.org/forum/vi ... hp?t=27263.