Salut la communauté,
s'il y a bien une espèce qui me passionne, c'est la Manica. J'adore tout chez elle. Sa forme élancée, sa couleur rouge rubis inégalable, ses mandibules démesurées, son venin particulièrement douloureux pour une espèce endémique et surtout, surtout, sa part de mystère.
Quand j'ai commencé à m'intéresser à cette espèce il y a 3 ans, la documentation était pas folle niveau élevage. Je dis niveau élevage parce que, étonnamment, plusieurs articles ont été publiés sur l'espèce afin de mieux identifier sa répartition par exemple.
Ayant fini par réussir à mieux comprendre les conditions d'essaimages, les lieux où je pourrai en trouver, j'ai commencé à en élever des "fraichement récoltées" il y a 3 ans.
Je suis passé par pas mal de déboires dans la compréhension des reines Manica, et je continue à découvrir des choses chaque semaine qui passe d'ailleurs.
Et comme je suis encore une sorte de gamin qui m'émerveille de découvrir, je voulais absolument voir comment les reines Manica se débrouillent dans la nature pour la création des nids. Car oui, les Manica adorent creuser. Dès que vous leur mettez du sable un peu humide, elles le baladent un peu partout. Cependant j'étais persuadé que ce comportement n'était pas un simple plaisir de sentir du sable entre les mandibules, mais que le fait d'être élevé en tube empêchait de comprendre pourquoi elles avaient tant besoin de creuser.
Ainsi, après avoir réussi les polygynies au moins sur 1 année, le défi suivant consiste à mettre en place un nid plus naturel pour ces dernières et observer la création du nid.
Pour cela, j'ai procédé comme d'habitude lors de la création des polygynies. Une immense boite sablée, 10 tubes avec réserve d'eau, et je laisse les groupes se former. Une fois les groupes formés, je les répartis dans leurs nids respectifs.
Le nid creusable a été réservé à la plus grosse polygynie de 5 reines.
Le creusage des galeries a été extrêmement rapide. Il serait intéressant de voir s'il y a une part de régularité ou si les galeries sont plus ou moins aléatoires. Pour ça il faudrait un autre nid avec une autre colonie. En une nuit, le nid était déjà presque complet avec une chambre centrale, une entrée basse et 5 sorties.
Vue d'ensemble des galeries. La loge centrale est plus large que les galeries, les reines y passent le plus clair de leur temps et le couvain s'y trouve.
Ce qui est sûr c'est que les Manica aiment avoir plusieurs entrées, ici 5 au total. Elles occupent la zone centrale avec un couvain déjà bien impressionnant.
Environ 20 œufs pondus en une semaine. Tous n'arriveront pas à maturité, les Manica ont tendance à aimer les omelettes.
Dans les premiers jours, choses récurrentes, les reines se baladent beaucoup. Une fois la ponte arrivée, elles se baladent beaucoup moins et sortent majoritairement le soir ou la nuit.
Concernant les galeries, il y a une forte rotation des entrées et sorties en ce moment. Sur les 5 sorties, elles ne sont jamais toutes ouvertes en même temps. Les reines prennent soi d'en ouvrir ou fermer certaines à différentes heures. Je ne sais absolument pas pourquoi.
Je pense avoir remarqué que les reines rentrent rarement par le trou où elles sont arrivées.
Sortie d'un côté, rentrée de l'autre.
Concernant le nid en lui même, le sable choisi est du sable de corail neutre, ça fait pas mal de temps que je le teste et il absorbe extrêmement bien l'humidité et semble tenir la forme sur le long terme, même avec une humidification moyenne. Ca ne m'empêche pas de bien humidifier le sable régulièrement. Je pense d'ailleurs créer un gradient d'humidité pour la suite, voir si cela induit quelque chose chez les Manica.
Voilà pour les débuts, j'espère avoir la motivation de poursuivre ce blog. Dans les lignes de la suite, voici ce qui m'attend :
- Comment gérer la propreté d'un nid creusable humide et ne pas être envahi d'acariens. C'est le truc qui me questionne le + en ce moment.
- Gaver la colonie de protéines dès l'appariation des larves, ça semble être le secret pour avoir une belle fondation dès la première année.
