Mesdames, Messieurs, Lectrices Passionnées z'et Lecteurs Passionnés, Cher Public,
Voilà environ un mois qui s'est écoulé et pas mal de choses se sont passées. J'attendais notamment la première arrivée chez la
gyne Messor barbarus (arrivée hier

) pour faire une mise à jour. Et puis j'ai fait des essais de nourriture, j'ai des idées d'expérimentations, j'ai appris pas mal de choses par empirisme, bref, le billet risque d'être long... Je vais donc tâcher de bien le structurer.
Messor minor minor :
Pour rappel, leur tube était posé dans l'
ADC d'un
nid building dont j'avais laissé deux chambres accessibles. Elles restaient jusque là dans le tube et j'attendais d'avoir le temps de sortir le tube, de le mettre dans une autre ADC et du coup de garder le nid pour plus tard. Je n'ai pas eu le temps : le 19 avril elles procédaient au déménagement ! Elles sont donc depuis cette date dans le nid, dans deux chambres donc.
Le nid est plus humide que ne l'était le tube, et depuis je m'aperçois qu'elles ne vont plus à l'abreuvoir (alors qu'avant elles y passaient une grande partie de la journée). Elles on collé le
couvain dans la partie humide, les graines dans la partie sèche. Cela confirme donc ce qu'on peut lire sur le forum : les
Messor ont du mal à réguler leur hygrométrie interne et ont besoin d'une vraie partie humide + le fait qu'elles aillent à l'abreuvoir signifie que le nid est trop sec.
Et je crois que ça leur est profitable : je compte 3 ouvrières de plus et je vois un couvain qui me semble bien portant, composé d'
oeuf, de
larves et de
nymphes de tous stades !
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- M. minor minor peu de temps après le déménagement : à gauche la partie humide et à droite la partie sèche (qui donne sur l'ADC). Seules les deux chambres du bas sont accessibles.
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- M. minor minor : essai de prise de vue du couvain mais pas terrible du tout...
Je deviens vraiment rassuré avec cette colonie !
Par ailleurs, j'ai fait quelques tests culinaires, si ça peut servir à certain.e.s : biscotte : pas succès / graines de carotte : succès / graines de moutarde : pas succès / anis vert : succès / carvi : succès / papillon : pas succès / grillon : pas succès / grosse mouche bleue : succès / jaune d'oeuf cuit : succès absolu / viande de boeuf crue : succès absolu / vers de vase : succès absolu.
Bref, tout va bien.
Messor capitatus :
Oui oui, vous avez bien lu :
Messor capitatus ! En fait, durant ce mois écoulé, il y a eu mon anniversaire, et ma copine étant simplement la meilleure personne au monde (désolé de vous l'apprendre

), elle m'a offert un petit nid tube et une
fondation 2018 de Messor capitatus (1 gyne + une cinquantaine d'ouvrières).
Elles sont donc arrivées le 4 mai 2020. J'ai directement connecté le tube à l'ADC du nid tube (en me disant qu'elles allaient bouger dans l'un des tubes du nid, plus humides, dont je n'avais laissé l'accès qu'à un seul tube), avec un tuyau de 6mm de diamètre intérieur.
FAIL ! : la gyne ne passait pas... les ouvrières sont bien parties dans le tube du nid, mais la gyne est restée dans le tube de base. J'ai flippé qu'elle ne se fasse découper pour passer en petits morceaux... Donc méthode à la barbare : j'ai tapé le tube au-dessus de l'ADC pour que la gyne y aille. Gros stress, gros caca dans l'ADC, mais ça a fini par aller. Deux heures après, tout le monde était dans le tube, avec couvain et graines.
Et les graines ont commencé à germer... J'a donc ouvert un deuxième tube, sec, dans lequel elles ont tout de suite déplacé le
grenier. Donc sur les quatre tubes : 2 seulement sont accessibles, dont un sec et un humide (dans lequel est le couvain).
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- M. capitatus qui s'installent à la bien : en haut le tube sec, en bas le tube humide (depuis, la reine est en bas, avec le couvain)
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- M. capitatus une fois l'installation terminée.
Pareil, il y a du couvain à tous les stades qui se développe bien !

Depuis, je les ai vues ouvrir 3 nymphes, et ce matin il y en a d'autres qui me semblent pour bientôt.
J'ai remarqué qu'elles mettent leur dépotoir juste à la sortie du nid, j'imagine pour limiter la taille de l'entrée (ou alors ce sont des grosses branleuses partisanes du moindre effort

).
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- M. capitatus qui se portent bien. Remarquez l'entrée du nid obstruée par le dépotoir, en bas à gauche.
J'ai aussi fait quelques tests culinaires, toujours si ça peut servir à certain.e.s : graines de carotte : succès / anis vert : succès / carvi : succès / grillon : pas succès (elles n'ont pris que les antennes...) / grosse mouche bleue : succès / jaune d'oeuf cuit : succès absolu / viande de boeuf crue : succès absolu / vers de vase : pas succès.
Je trouve ça marrant de voir les différences de goûts.
Messor barbarus :
Là aussi il y a du nouveau donc, parce qu'en recevant le nid des
Messor capitatus, il y avait une gyne
Messor barbarus cadeau, et pareil en recevant la petite colonie. Donc ça porte le nombre de gynes
M. barbarus en train de fonder à trois. Et ça me permet de tester d'autres trucs.
Messor barbarus 1 :
Arrivée pour mémoire le 1er avril avec un couvain ridicule, la première ouvrière est sortie hier, soit le 20 mai, donc 49 jours plus tard. Elle est chétive... normal quoi.

J'ai donc directement ouvert le tube sur l'ADC, déposé des graines (pavot, chia, carvi, pissenlit), mais je crois qu'elle n'y est pas encore allée. Par ailleurs, quatre autres nymphes sont bien foncées et ne devraient pas tarder à être ouvertes (et je pense que c'est la priorité par rapport à la nourriture car l'ouvrière reste avec le couvain). Parlant de couvain, il est bien balèze !
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- Messor barbarus 1 : couvain à tous les stades
J'ai un peu flippé à un moment parce que la gyne avait un gros truc blanc sur le
thorax. Une attaque d'acariens.

En fait non, un morceau de coton...
Messor barbarus 2 :
Elle provient du même endroit que la 1 et est aussi de 2019. Elle est arrivée à la maison le 21 avril. Ca pousse ! Rien de particulier à dire si ce n'est que je pense que la première ouvrière est pour bientôt, que le couvain est largement plus petit que la 1 et que la photo que je vous propose est dégueulasse (j'ai oublié d'allumer le flash annulaire et je suis donc monté à 12800 ISO + post traitement où j'ai poussé les curseurs... Shame on me).
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- Messor barbarus 2 : une photo bien dégueulasse ma foi !
Messor barbarus 3 :
Elle ne vient pas du même endroit que les deux autres et est arrivée le 4 mai 2020, avec juste une larve. Elle est aussi de 2019. Je ne sais pas bien ce qu'il y a avec elle, elle est toujours dans la position que vous le voyez là, elle bouge de temps en temps parce qu'elle se casse la gueule toute seule. Je n'ai pas l'impression que le couvain se développe... On verra bien ! Elle est peut-être bouchée du trou à oeufs (comment ça s'appelle d'ailleurs ? un cloaque comme les arachnides et les oiseaux ?) ?
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- Messor barbarus 3 : tout le temps dans cette position.
Envie d'expérimenter des trucs sur ces Messor barbarus :
Et donc du coup j'ai envie d'expérimenter un truc avec ces trois gynes / fondations, que je réfléchis depuis mi-avril. Je vais tenir un graphique du nombre d'ouvrières depuis la première au cours du temps (c'est la solution que j'ai trouvée pour avoir un référentiel orthogonal centré, ça évitera de décaler les courbes). Et je vais proposer des nourritures différentes :
- M. barbarus 1 : graines variées + insectes variés + autres sources de protéines (viande, oeuf, etc) + liquide sucré
- M. barbarus 2 : graines variées + insectes variés + autres sources de protéines (viande, oeuf, etc) (ça permettra déjà de voir s'il y a un effet ou pas du liquide sucré, mon hypothèse étant que non car pas transportable, donc on devrait observer des courbes proches - mais bon, c'est un raisonnement expérimental à l'envers, la bonne hypothèse étant "la colonie qui a du liquide sucré se développe plus rapidement que celle qui n'en a pas", et on regarde si les données soutiennent cette hypothèse, si oui alors on peut dire que ça a un effet, sinon on ne peut pas dire que ça n'a pas d'effet, bref, la magie des stats...)
- M. barbarus 3 : graines sauvages du jardin + insectes du jardin (pour voir l'impact d'un mode de vie sain et bio
/ pas bien d'hypothèse là, ça rejoint un peu les interrogations d'autres membres et d'autres topics)
Donc l'idée est de voir l'effet de l'alimentation sur le développement de la colonie, dans l'hypothèse que plus elle est variée et mieux le couvain se développe. Je vais tâcher d'utiliser les mêmes Setup pour les trois, de sorte à limiter les variables confondues (qui sont déjà nombreuses du départ : pas la même provenance, pas les mêmes températures car arrivées à des dates différentes, pas le même couvain à l'arrivée, etc.). Je ne pourrai pas faire des vraies stats parce que pas assez de cas (avec les trois conditions expérimentales qu'on a là, il faudrait au moins 45 fondations - 15 par condition - pour avoir quelque chose qui se tient, en contrôlant toutes les autres variables, bref, mission impossible), mais si certain.e.s d'entre vous veulent faire des essais et m'envoyer leurs données je suis preneur (je pourrai vous envoyer le tableau que je me suis préparé).
Bref, je vous tiendrez au jus de cette expérimentation et suis preneur de vos avis sur le protocole !
Voilà, du love et de la peace !
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Lien vers le questions / réponses.
(Je me permets de rerechanger le titre, pour ajouter les M. capitatus / je me dis que "Les Messor de Nibor" c'était finalement pas si mal).
Ça, c'est ma signature. Il y en a beaucoup comme ça, mais elle, c'est la mienne. Ma signature, c'est ma meilleure amie. Je dois en être maître, comme maître de ma vie. Sans moi, ma signature n'est rien. Sans ma signature, je ne suis rien.