Le but de ce post est d'apprendre à faire facilement de la photomicrographie avec un budget minimal.
Avantages : permet d'atteindre des agrandissements bien supérieurs aux agrandissements que l'on pourrait obtenir avec un objectif macro classique (très utiles pour les photos de taxonomie); technique peu coûteuse (100 à 150€).
Désavantages : on travaille presque exclusivement sur des spécimens morts; c'est une technique qui prend beaucoup de temps (compter plusieurs heures de travail pour réaliser 1 photo).
Exemples de résultats possibles (sachant que l'on peut faire bien mieux) :
A) Quel objectif acheter ?
Pour pouvoir faire de telles photos, pas besoin de dépenser des centaines ou des milliers d'euros dans des objectifs couteux, quelques dizaines d'euros devraient suffire. Les photos du dessus ont été obtenues avec un objectif de microscope x4 plan achromatique acheté 20€ (frais de port inclus) sur ebay (lien)
Pour monter l' objectif de microscope sur le reflex on a besoin :
- d'un adaptateur RMS/M42 : 10€ sur ebay (lien)
- d'un adaptateur M42/Canon ou M42/Nikon : moins de 5€ sur ebay (lien Nikon / lien Canon)
- d'un soufflet : vous pouvez acheter un soufflet de marque (Nikon, Canon, Novoflex) en occasion (entre 50 et 100€ selon les modèles), ou un soufflet neuf made in china (à partir de 30€ : lien). Personnellement j'utilise un soufflet made in china à 40€ (lien).
Le montage est assez simple :
B) Comment faire du focus-stacking ?
En raison de la profondeur de champ limitée, nous sommes obligés d'utiliser une technique spéciale : le focus-stacking. Cette technique consiste à prendre de plusieurs images différentes avec une mise au point décalée (il suffit de faire la même photo tout en déplaçant l'appareil par rapport au sujet). Puis on compile toutes les images pour reconstituer l'ensemble.
Exemple simplifié (en réalité il m'a fallut 157 photos pour obtenir l'image finale ^^) :
Pour réaliser le focus stacking, on a besoin de 2 choses :
- d'un rail micrométrique pour pouvoir déplacer le sujet au dixième de millimètre (cette précision est indispensable pour les fortes grossissements). Vous pouvez construire vous-même un rail micrométrique (exemples 1, exemple 2) ou en acheter un sur ebay (à partir de 30€ sur ebay).
- d'un logiciel spécial pour compiler l'ensemble des images en 1 seule image : Combine ZP (gratuit), Zerene Stacker (payant), Helicon Focus (payant). Personnellement j'utilise Zerene stacker, mais Combine ZP est très bien pour débuter.
C) Gestion de la lumière.
A de tels rapports d'agrandissement, la gestion de la lumière est primordiale. Vous avez 2 possibilités :
- travailler avec des flashs et des vitesses d'obturation élevées : cela permet d'aller vite, mais l'inconvénient c'est que les flashs coûtent chers à l'achat.
- travailler avec des lampes de bureau et en poses longues : les lampes de bureau (lampe LED) ne coûtent pas chers (exemples), mais l'inconvénient c'est que le stacking prend plus de temps.
Personnellement je travaille au flash, mais beaucoup de photographes utilisent des lampes de bureau. Quel que soit la source lumineuse, il faut absolument que la lumière soit la plus diffuse possible (pour cela utilisez des diffuseurs maisons, exemple : feuille de papier blanche A4) et la plus homogène possible (le mieux étant d'avoir une symétrie dans les sources d'éclairage). La gestion de la lumière vient surtout avec la pratique et l'expérience .
Il est également intéressant de sous-exposer vos photos (= un poil plus sombre) pour éviter de cramer les détails dans les hautes lumières. Il vous suffira par la suite de retoucher la luminosité en post-traitement.
D) Le post-traitement.
Impossible de faire de la photomicrographie numérique sans post-traitement. En effet, à de tels rapports d'agrandissement, la moindre poussière sur le capteur fait une énorme tâche. De même il faudra souvent corriger des imperfections présentes sur le sujet, retoucher les couleurs, la luminosité, le contraste, la netteté etc.
Il existe de nombreux logiciels de retouche gratuits ou payants, personnellement je travaille sous GIMP (gratuit).
La gestion des retouches vient également avec la pratique et l'expérience.
Conclusion.
Pour réaliser de la photomicrographie/proxyphotographie, il vous faut :
- un appareil numérique reflex (indispensable). On en trouve à partir de 120€ en occaz.
- un objectif de microscope : à partir de 20€
- des adaptateurs : 20€.
- un soufflet : à partir de 30€
- un rail micrométrique : à partir de 10€ si vous le faites vous-même.
- un source de lumière : gratuit si vous avez déjà des lampes de bureau.
- un logiciel d'assemblage de photos : gratuit si vous prenez Combine ZP.
- un logiciel de retouche : gratuit si vous prenez GIMP.
Coût total minimal : 100 à 150€ (hors prix du réflex).