Ça se vend bien les fourmis, en tout cas pour celles et ceux qui se lancent dans l'élevage ludique de fourmis à domicile parce que d'autres le font et que, parait il, c'est sympa, puis qui laissent tout tomber au bout d'un ou deux ans parce qu'ils s'y sont pris trop tôt, sans réfléchir, ou que leur passion soudaine a tourné au fiasco à cause du manque de patience ou de pratique, ou parce qu'ils n'ont pas anticipé les malheureux aléas de l'existence qui allaient tout gâcher, ou parce que ça demande trop de boulot à entretenir quand on s'est laissé griser puis qu'on détient plusieurs espèces, ou pire encore lorsque les colonies de ces dernières se développent à merveille et que leur maintient sur le moyen ou long terme vire au cauchemar, à la dépendance, voire à l'esclavage.
Mais une fois remis de leurs émotions ils s'y remettent, contribuant ainsi à faire durer le bonheur de ces marchands de fourmis et fournitures d'élevage peux scrupuleux auxquels d'autres commerçants emboîtent le pas, désireux de profiter à leur tour de cette drôle de mode, mais surtout lubie, qu'est devenue ce qu'on nomme abusivement la
myrmécologie (à mon sens).
Il n'est pas sot de dire que le ramassage à la pelle de
gynes puis leur transport massif dans des conditions douteuses pourrait se conclure à la longue par un désastre écologique, du moins dans certains pays où l'argent n'essaime pas autant que les
imagos mâles et femelles chez de nombreux insectes sociaux qui représentent, quant à eux, une inestimable richesse par leur diversité biologique qu'il faut absolument préserver ou à défaut économiser.