Chauffer or not chauffer ?

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Hormigo
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Re: Chauffer or not chauffer ?

Message non lu par Hormigo »

Frk54 a écrit :La diapause n'est pas induite pas les facteurs abiotiques comme la température
Oui enfin attention. Je préfère renvoyer les lecteurs vers ceci.
Je suis d'accord pour qu'on emploie les termes exacts, et de fait tu as raison, on a tendance à utiliser les mots de façon abusive (endémique au lieu d'indigène, diapause comme terme générique pour toutes les baisses d'activité hivernales, etc.).

Toujours est-il qu'il existe plusieurs type de "diapauses" précisés dans le lien ci-dessus, et que la plupart d'entre elles (oligopause, eudiapause, parapause) sont très fortement influencées par des paramètres extérieurs, et non par des caractères strictement biologiques (hyperpause). De ce que je comprends, la quiessence correspond surtout à une relation stricte et synchrone entre température et activité biologique.
Après il est possible que ces définitions-ci ne soient pas officielles.
Mais à choisir entre deux maux, je préfère qu'on emploie un terme peut-être inapproprié mais universel pour une bonne chose (il faut réunir les conditions d'une bonne diapause), plutôt qu'induire un risque en laissant croire que non, cette espèce-ci ou l'autre-là ne font pas de diapause (et donc on peut les chauffer toute l'année).

Après, ce que tu décris c'est le fait d'offrir des conditions quasi-naturelles aux espèces élevées, et si on ne devait retenir qu'une seule règle, ce serait effectivement sans doute celle-ci. ;-)
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Re: Chauffer or not chauffer ?

Message non lu par Rekyem »

Diapause, oligopause, eudiapause, parapause, ménopause, andropause, on patauge, parlons de pause !
Dernière modification par Rekyem le jeu. 25 oct. 2018 14:14, modifié 1 fois.
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Re: Chauffer or not chauffer ?

Message non lu par Frk54 »

:slap: Je n'étais pas rentré dans le détail mais j'ai volontairement voulu rester sur deux grands axes de pause de développement ou d'activité. En élevage, on ne fait généralement référence qu'à ceux-ci pour dire que d'un côté il faut obligatoirement faire faire une pause à une espèce donnée sous peine d'impact sur le développement ultérieur, alors que de l'autre, cette pause n'est pas forcément nécessaire et que les effets seront négligeables. Ceci dit, c'est bien de vérifier les courbes thermiques des localités géographiques pour essayer de coller au mieux à celles-ci, d'où l'intérêt de la régulation de ce paramètre au mieux.

PHYSIOLOGICAL CLASSIFICATION OF DORMANCIES IN INSECTS (2012) Ajai Mansingh, The Canadian Entomology Volume 103, Issue 7 July 1971 , pp. 983-1009 :
A new classification of dormancy in insects is proposed on the basis of the evolutionary nature of dormancy, its synchronization with the aetiology of the species for their phenological advantage, the nature of ecological adversity, and the consequent physiological and biochemical adjustments. The roles of the above factors in the induction and termination of dormancies are discussed. The inadequacies of all the previous systems of describing various conditions of dormancy are pointed out.All instances of dormancy are divided into three major groups: hibernation, aestivation, and athermopause. Each of these classes is further subdivided into three categories representing a sequence of evolutionary adaptations: quiescence, oligopause, and diapause, in that order of evolutionary development
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KookaDimi
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Re: Chauffer or not chauffer ?

Message non lu par KookaDimi »

Hormigo a écrit : Après, ce que tu décris c'est le fait d'offrir des conditions quasi-naturelles aux espèces élevées, et si on ne devait retenir qu'une seule règle, ce serait effectivement sans doute celle-ci. ;-)

Je me permets de rebondir sur cette phrase. Elle concerne du coup le chauffage, la diapause et... Toute la maintenance, en fait. Quand je lis ça ou toutes phrases à base de "in natura / dans la nature" il me vient à l'esprit plusieurs choses qui m'interrogent. :neutral:

- Que sait-on réellement des conditions "quasi-naturelles" de nos fourmis en terme de température du nid, par exemple ? Je veux dire aux profondeurs du nid, pas en surface ? Avez-vous des liens d'articles qui en parlent ? (si ils sont déjà facilement accessibles autre part sur le forum, veuillez d'avance m'excuser *oups* )

- Pour reproduire les conditions thermiques des nids réels il faudrait connaître les températures in situ des nids, en profondeur. Mais j'ai plutôt l'impression que les températures qui sont partagées dans les topics - ou les fiches - sont plutôt celles pour lesquels les éleveurs ont constaté une bonne croissance de leurs colonies. C'est louable, c'est efficace, mais est-ce que cela reproduit vraiment ce que rencontrent les fourmis dans la nature ?

- Il y a forcément des colonies en limite de la répartition géographique normale, qui, par le fait, subissent des pressions environnementales "limites" pour l'espèce en question. Certaines doivent y survivent, doit-on/peut-on considérer que si on reproduit cela - avec des conditions sous-optimales - on reproduit ce schéma et on respecte potentiellement le "dans la nature" ?

- En conditions naturelles, toutes les gynes ne fondent pas, toutes les colonies n'atteignent pas 1 ou 2 ans de vie, seulement une petite partie : doit-on sous-optimiser les conditions de vie pour offrir des conditions quasi-naturelles à nos fourmis pour arriver aux mêmes résultats afin de respecter le "in natura" ?

- Pour coller au mieux avec la nature, devrait-on également reproduire la prédation naturelle en prélevant régulièrement des individus, ou reproduire une inondation du nid de temps à autre (simulation d'un orage violent, par exemple), voire leur infliger de mauvaises conditions ponctuellement,... pour simuler réellement la nature ? Cela vous semble pertinent ?

- Si on ne propose à nos colonies que des facteurs de croissance optimals et que des conditions idéales (température élevée et constante, nourriture abondante et équilibrée/variée, hygrométrie parfaite tout le temps, pas de prédation,...) : peut-on encore parler de conditions quasi-naturelles ou les faisons-nous vivre dans une bulle écologique dorée - parfois ratée malheureusement - qui n'a plus rien à voir avec les conditions réelles de vie in natura ? Il me semble que la vraie nature est cruelle voire impitoyable...

J'ai l'impression - et je peux me tromper ! - qu'on cherche surtout à favoriser la croissance et à optimiser le développement, et non pas à reproduire au plus proche les situations dans la nature. Et c'est assez logique quand on y réfléchit car ces conditions proches de la réalité de la nature conduiraient une bonne partie des fondations à leur perte, ce que nous ne voulons pas (on cherche le 100% ou presque, avouons-le). Mon interrogation et ma réflexion en sont là, à propos du "in natura / dans la nature" et ça me semble utile d'en discuter avec vous pour connaitre votre avis sur tout cela, ça m'aiderait beaucoup pour structurer ma pensée. D'avance, merci ! :-)

PS : c'est une interrogation de ma part, je ne pense pas connaitre la bonne réponse et je me pose des questions, comme on dit "la vérité est ailleurs" ou je réfléchis peut être trop ! LOL *amen*
Dernière modification par KookaDimi le lun. 29 oct. 2018 22:46, modifié 10 fois.
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Re: Chauffer or not chauffer ?

Message non lu par D-daddy »

Je vais faire simple, oui on cherche le 100% c'est même le but. Tes questions sont légitimes et très appropriées, donc une aire de chasse à température ambiante et un nid à une température inférieure. C'est plus proche des conditions naturelles. Un meuble fermé pour le nid, température plus basse même d'un ou deux degrés, raccordé à une aire de chasse à température ambiante. Voilà, pas besoin de chauffer, laisser faire c'est plus long mais ça dure plus longtemps.
Bob n'a pas de problèmes. C'est les problèmes qui ont Bob !
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Hormigo
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Re: Chauffer or not chauffer ?

Message non lu par Hormigo »

KookaDimi a écrit :J'ai l'impression - et je peux me tromper ! - qu'on cherche surtout à favoriser la croissance et à optimiser le développement, et non pas à reproduire au plus proche les situations dans la nature.
Ton impression, te concernant, est forcément la bonne.
Concernant les autres « on », il n’y a pas de réponse absolue : chacun voit midi à sa porte.

De mon point de vue :
- non, je ne veux pas « optimiser » le développement (je ne chauffe pas mes colonies et leur fais faire une diapause, y compris aux Messor.
- oui, quand on parle de température in natura on parle de température sous terre, des sites fournissent cette information.
- reproduire au plus proche les situations de la nature, c’est surtout concernant le cycle biologique que ça peut être intéressant, et donc les paramètres environnementaux : Frk54 parlait d’automatiser température, éclairage, etc., et ma remarque concernait ce point précis.

Après, je jette de temps en temps un insecte vivant dans l’ADC, mais soigneusement choisi (une proie potentielle, et non un prédateur potentiel) : est-ce pour reproduire des conditions naturelles ? Je ne donne jamais d’insectes morts, pas confiance, et si j’estime qu’il y a un risque je les congèle avant, mais donner un insecte vivant me semble plus naturel, oui. Est-ce que ça stimule leur instinct ? Je ne l’affirmerai pas, mais elles savent gérer le « problème » et le recycler... Et de temps en temps, je donne un morceau de steak haché ou de la pâtée pour chat : pas naturel du tout, mais elles savent quand même comment le recycler.

Il y a un certain nombre de règles connues à respecter strictement quand on débute, et quand on doute, se poser la question de savoir comment ça serait en conditions naturelles apporte souvent un élément de réponse. Par exemple : « on m’a conseillé de chauffer mes Messor à 28°C toute l’année, mais ici j’ai lu le contraire, qui a raison ? ». La nature a raison. C’est une référence, mais pas forcément une règle.
Donc oui, c’est pour l’essentiel de l’élevage de loisir, sans caractère commercial ou scientifique, on est donc plus proche de la « bulle dorée » qu’autre chose. On ne garde que le naturel « positif ». Et booster ses colonies en chauffant en hiver, ça n’est jamais positif à moyen/long terme. ;-)
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Re: Chauffer or not chauffer ?

Message non lu par KookaDimi »

La nature a raison. C’est une référence, mais pas forcément une règle.

Donc oui, c’est pour l’essentiel de l’élevage de loisir, sans caractère commercial ou scientifique, on est donc plus proche de la « bulle dorée » qu’autre chose. On ne garde que le naturel « positif ». Et booster ses colonies en chauffant en hiver, ça n’est jamais positif à moyen/long terme. ;-)

J'aime beaucoup cette phrase ! Et ton analyse.
- oui, quand on parle de température in natura on parle de température sous terre, des sites fournissent cette information.

Je vais fouiller le net pour trouver alors, ça m'intéresse. :grin:
De mon point de vue :
- non, je ne veux pas « optimiser » le développement (je ne chauffe pas mes colonies et leur fais faire une diapause, y compris aux Messor.
[...]

Ok, on cherche à faire au mieux, tout simplement. Je ne vais pas trop me prendre la tête et voir où ça va en restant simple, avec mes jeunes colonies.

L'expression "in natura" n'est donc qu'un abus de langage dans le cadre de l'élevage de fourmis ? Je ne critique pas, hein, je comprends l'idée derrière la question "dans la nature est-ce qu'elles ont ceci ou cela ?" pour aller dans le bon sens dans ces conditions de maintenance, c'est une démarche logique.
Dernière modification par KookaDimi le mar. 30 oct. 2018 09:48, modifié 1 fois.
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Re: Chauffer or not chauffer ?

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En fait, tu liras souvent ça pour une seule et bonne raison : Les fourmis se développent beaucoup plus facilement dans la nature et y forment des colonies énormes qu'on ne voit jamais en captivité. En gros on essaye d'imiter en se disant que ça marche...
Dernière modification par C-R le mar. 30 oct. 2018 13:14, modifié 2 fois.
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Re: Chauffer or not chauffer ?

Message non lu par KookaDimi »

En fait, tu liras souvent ça pour une seule et bonne raison : les fourmis se développent beaucoup plus facilement dans la nature et y forment des colonies énormes qu'on ne voit jamais en captivité.

Toutes les colonies ? :think: Les colonies qui survivent et deviennent énormes c'est la partie emergée de l'iceberg... N'oublions pas toutes les autres qui sont mortes en chemin parce qu'elles ont rencontrées de mauvaises conditions et/ou de la prédation. Quelle proportion ? J'imagine que c'est la majorité, sinon la planète serait recouverte totalement de fourmis et ce n'est pas le cas (même si elles sont très présentes).

C'est en ça que le "dans la nature" me dérange : on cherche surtout à reproduire les conditions parfaites qui sont parfois présentes de la nature, pas seulement "la nature", et je n'ai pas l'impression que ces conditions parfaites soient très souvent la réalité de la Nature. Peut être que je me trompe après tout, c'est pour ça que j'ai partagé ma pensée ici pour en discuter.

Dire "les conditions optimales présentes quand une colonie se développe idéalement dans la nature", c'est à mon sens très différent d'un très vague - et le plus souvent faux j'ai l'impression - "dans la nature", qui englobe les bonnes comme les mauvaises conditions que vont rencontrer les fourmis dans la nature. Parce que dans la nature et dans un certain nombre de cas, les fourmis doivent rencontrer des conditions de température et d'hygrométrie assez éloignées de leur préférence : ça reste dans le cadre du "dans la nature", non ? C'est en ça que cette approximation positive me dérange et m'interroge. ;-)
En gros on essaye d'imiter en se disant que ça marche...


C'est tout à fait logique je suis d'accord là-dessus.

J'ai bien conscience que malgré tous nos efforts il est très rare d'atteindre les mêmes conditions optimales que la nature offre parfois, quand tout va bien et que tous les paramètres y sont au vert. Preuve que l'on doit mal connaitre ces conditions et/ou ne pas bien les reproduire. :neutral:
Dernière modification par KookaDimi le mar. 30 oct. 2018 14:05, modifié 7 fois.
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Re: Chauffer or not chauffer ?

Message non lu par Hormigo »

KookaDimi a écrit :Toutes les colonies ? :think: Les colonies qui survivent et deviennent énormes c'est la partie emergée de l'iceberg... N'oublions pas toutes les autres qui sont mortes en chemin parce qu'elles ont rencontrées de mauvaises conditions et/ou de la prédation. Quelle proportion ?
Une infime minorité parvient à fonder, la forte reproduction compense le faible taux de survie des gynes. C’est la raison pour laquelle le pillage est à bannir : en pillant une colonie, on condamne une colonie qui aurait potentiellement atteint des dizaines ou des centaines de milliers, voire des millions d’individus.
En récupérant une gyne, on lui donne une petite chance de réussir sa fondation sans impacter la faune sauvage (du moins avec nos indigènes les plus courantes, je ne parle pas d’espèces rares ou menacées).
J'imagine que c'est la majorité, sinon la planète serait recouverte totalement de fourmis et ce n'est pas le cas (même si elles sont très présentes).
Mais la planète est littéralement recouverte de fourmis, à l’exception de l’antarctique et de l’arctique (et une poignée d'îles, comme l’Islande par exemple, mais elle est à la limite du cercle polaire arctique). On estime que le poids total des fourmis dépasse le poids total de l’humanité.
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