Rem a écrit :Merci pour vos retours, j'ai préféré la remettre en liberté.
Rem, tu as eu bien raison de restituer cette
gyne à son environnement naturel parce qu'il y a effectivement des espèces de fourmis difficiles à maintenir en vie à long terme, telles que celle dont tu viens de nous parler,
Lasius fuliginosus, qui nidifie dans les arbres vivants*, mais creux, puis qui parvient à les faire tomber à la longue. De plus, pour l'occuper de galeries et chambres à
couvain, ses ouvrières comblent l'intérieur de la cavité avec une sorte de carton élaboré avec des fibres de bois dont la structure est renforcé par les filaments d'un champignon qu'il serait sûrement impossible à élever lui aussi en antarium.
*
J'entend déjà celles et ceux qui vont me dire qu'elles peuvent aussi squatter le bois mort = Faux !
Mais aussi
Polyergus rufescens, 100% esclavagiste, ayant un besoin vital d'effectuer des raids contre plusieurs colonies de
Serviformica risquant de prendre beaucoup de place en élevage. Or j'ai vu des "myrmécologues" s'aventurer à élever cette passionnante espèce sans dire s'ils avaient réussi à la maintenir en vie dans la durée puis à satisfaire ses besoins vraiment spéciaux, sauf en ramassant à la pelle des
cocons ici et là en été pour lui offrir des esclaves en l'empêchant de guerroyer comme elle se plait à le faire.
Puis
Camponotus fallax qui niche au pied des arbres sur lesquels elle grimpe pour aller chercher sa pitance dans leur feuillage. Mais privée d'arbre, peut-être survivrait elle dans un
nid en plastique ou en
BC comme
Camponotus (Colobopsis) truncatus et
Dolichoderus quadripunctatus qui sont arboricoles (?), quoi qu'il serait préférable de leur concevoir un nid en bois.
Il y a également les fourmis rousses des bois,
Formica rufa,
F. polyctena,
F. lugubris,
F. pratensis, etc, qui édifient des dômes constitués de débris végétaux mélangés à de la terre tout en y ajoutant de la résine de pin pour lutter contre les bactéries et les champignons. À cela j'ajoute que leurs exigences microclimatiques et hygrométriques sont assez précises.
De mon côté, refusant d'élever des espèces exotiques, j'ai toujours rêvé de planter dans un grand pot un
myrmécophyte du genre
Cecropia (par exemple) en lui associant l'une de ses fourmis fétiches appartenant au genre
Azteca, ou
Pachycondyla, ou
Pseudomyrmex, ou
Crematogaster, ou
Camponotus ou
Myrmelachista, entre autres espèces raffolant du gîte et du couvert qu'il leur propose, ce qui en aurait épaté certains ici ou ailleurs autour de moi.
Comme on peut le constater avec dépit, il y a vraiment des choses qu'on ne peut pas faire ni reproduire avec certaines espèces de fourmis. Et c'est bien regrettable !
).
