Quel est votre top 3 fourmis ? Pour ma part les Odontomaques sont sans hésitation sur le podium ! Et je suis récemment tombé dans le gros craquage, avec non pas une mais deux colonies !
Tout a commencé au début du printemps et à mon départ en thèse de biologie sur... bah les fourmis. Je passe les détails (un jour je vous raconterais ce que j'étudie, promis) quoi de pire comme cadre si l'on veut éviter de repartir à 200% dans la passion de l'élevage !
Et parmi les désirs, l'un s'est montré particulièrement flamboyant: Je veux retenter les Odontomachus ! Tellement de souvenir de mes infortunées O. monticola, qui n'avaient pas supporté un déménagement hivernal quelques années auparavant... Tellement de magie à voir ces chasseresses prudentes approcher d'un pas précautionneux les proies, avant de déployer toute la puissance de leurs mandibules ! Je veux des Odontomachus...
C'est donc les yeux brillants d'excitation que je commence à chercher la fourmi désirée. Je m'arrête sur une espèce particulièrement fascinante, particulièrement belle: Odontomachus rixosus. Rouges, grandes, et en plus elles sautent ! Elles ne se contentent pas d'utiliser la propulsion de ses mâchoires pour s'envoyer en l'air, elles peuvent aussi se propulser en avant, comme des cabris ! Oh j'ai hâte d'observer ça en direct !
Mais la recherche peine: difficile à trouver, mortalité en transit intercontinental, rupture de stock, l'espèce me glisse entre les doigts.
Je finis par me "rabattre" sur un autre choix, par "défaut" (
quelle image négative...). Je trouve une reine Odontomachus simillimus au début de l'été, qui m'arrive toute seule, toute mignonne, toute timide. Arrivée au bureau, j'offre à cette reine les meilleures conditions possibles et très vite après le difficile voyage, elle se met à pondre. deux, puis dix oeufs. Merveilleux !!!
Les jours passent, puis les semaines. Les oeufs deviennent larves, les larves deviennent rapidement cocons dans la chaleur de Juillet, grâce à une mère diligente qui, dès que j'ai le dos tourné, subtilise prestement toutes les drosophiles qu'elle trouve pour les mener à ses filles dans le tube, si sale que je n'y vois quasiment rien.
Nous sommes maintenant en automne et la famille s'est agrandie ! Dans un nouveau tube, on y est moins à l'étroit mais surtout j'ai un meilleur aperçu de ces beautés ! Une quinzaine d'ouvrières qui restent tout de même aussi timides que leur mère. Elles sortent au crépuscule ou quand je quitte la pièce, trouvent vite les drosophiles et bébés grillons que je leur donne à volonté, ne rechignent pas une gouttelette de liquide sucré de temps en temps, et parfois, me gratifient d'une sortie diurne. Je ne résiste pas de les taquiner du bout du pinceau, pour voir et entendre leur puissante morsure.
Clic !
Clic !
Voici aujourd'hui un apercu de la famille en plein développement, on y voit maman qui court un peu, qu'elle est grande
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- O. simillimus, la discrète petite famille
Cette espèce, même si elle n'est pas la plus grande ou la plus colorée des odontomaques, est tout de même un plaisir à voir se développer au fil des mois. Mais le refroidissement des jours et les coupes énergétiques de l'hiver me font redouter un peu. Je dois fissa fabriquer un petit chauffage d'appoint pour leur éviter un ralentissement ou pire. Je ne veux pas revivre le traumatisme des monticola...
Voilà donc comment j'ai pu suivre le développement de ma nouvelle colonie de fourmis, mais me direz vous, n'avais-je pas parlé de deux colonies ?
Eh oui Jamy ! Car le Bibi n'est pas du genre à baisser les bras ! Obstiné, têtu et passionné, je suis resté à l'affut ! Et lorsque je suis tombé il y a une paire de semaines sur un site français que je ne connais pas, qui propose une belle colonie de deux reines Odontomachus rixosus avec une dizaine d'ouvrières, quelle ne fut pas ma surprise !!!
J'ai déjà une colonie, et la météo commence à être froide pour les transits, mais l'occasion est en or: un site français, ça veut dire un transport potentiellement rapide ! Mais bibi n'est plus en France, et le transit vers l'Helvétie rajoute du temps et donc du risque... J'irais les chercher moi-même outre-léman s'il le faut !!!
Je tergiverse sur ce dilemne longtemps, au moins 3 minutes, mais la décision est attendue, ça part !!!!
Voilà donc comment j'ai traversé en aller-retour le lac Léman (a la nage, bien sûr...
) juste pour des fourmis.Pour un observateur extérieur, on a parfois des comportements étranges...
Et voici les grandes beautés !
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- Spooky...
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- La fratrie n'est pas toujours de tout repos
Le tube est sale donc je ne peux pas pour l'instant vous montrer les deux mamans, je m'en excuse. Il n'y a apparemment pas de couvain, mais j'ai bon espoir de voir den ouveaux oeufs d'ici peu, maintenant qu'elles sont au chaud et au calme.
Avec ces deux familles, je vais maintenant pouvoir vraiment voir la richesse de leurs comportements, le spectacle de leurs chasses, et j'ai hâte de voir les familles grandir ! J'espère gagner une riche expérience dans leurs élevages, et leurs spécificités. Je planifie des terrariums et setups interactifs, peut-être même auront-elles l'honneur de servir la science et l'éducation dans un futur proche, si elles viennent à participer en toute sécurité à mes activités de thèse... on verra, mais pour sûr je n'ai pas non plus envie de les soumettre à des conditions stressantes ou difficiles...
Et peut-être qui sait, un de ces quatres j'ajouterais une troisième famille aux mandibules pièges, je vous regarde en coin, les O. hastatus...
Voici le lien du Q/R: viewtopic.php?t=33858
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... Elles sont même passées outre le géotextile qui protégeait le drainage, ces zouaves...
