Les Lasius noires de mon balcon (oui oui !)

[natant]

Bonjour tout le monde !

Je me permets de faire cette présentation de cette colonie, qui en a vécu de belles et que je nourris maintenant un peu de temps en temps.
Pourquoi faire sur des Lasius sp. noires ? Et bien, elles m'impressionnent et ce depuis qu'on a découvert leur existence.

Leur histoire:

Eté 2017; probablement l'arrivée de la gyne dans un pot d'une plante sur notre balcon lorsque l'on vivait à Pantin (le "on" est ma famille et moi).
Eté 2019; première fois qu'on les remarques et on voit que c'est une assez grosse colonie. Elles fouillent notre appartement à la recherche de nourriture. Ma mère essaie de tuer la colonie en versant de l'eau bouillante sur le pot abritant le fourmilière, mais ça sert à rien, elles bougent pas. Elles créent aussi un nid satellite dans un autre pot, mais de fleur, cette fois.
Printemps 2020; nouvelle tentative de les tuer de ma mère, et légère invasion de l'appartement. Insecticide sûrement utilisé.
Eté 2020: déménagement dans notre nouvel appartement à Sèvres, de l'autre côté de Paris, le nid satellite n'est plus, on s'est débarrassé de la plante et on a pris conscience que la colonie était constituée de milliers d'individus. J'estime les pertes d'au moins la moitié de la colonie, étant donné la perte du nid, des ouvrières dehors, du stress, et de la plante qui à mal supporté le voyage.
Eté 2021; étant donné qu'on avait changé la plante de pot pour un pot plus grand, petit stress mais la colonie à commencé à combler les pertes de l'an passé. Ma chatte, encore chaton, s'amuse avec les ouvrières et urine dans la plante-hôte, ce qui à dû noyer une centaine ou deux d'ouvrières (c'était un gros pipi et elle l'a fait plusieurs fois d'affilée).
Eté 2022; elles sauvent la plante-hôte de pucerons en les mangeant. Les trois quart des plantes du balcon y étaient passées. On commence à les apprécier, d'autant plus que elles n'entrent plus dans l'appartement. Et étant donné qu'elles sont établies dans la plante préférée de ma mère, on remercie leurs actes.
Eté 2023; gros développement, premier essaimage, j'y ai assisté, mais les reines ne se posaient pas un instant sur le balcon.
Eté 2024; étant donné que j’étais passionné à ce moment là, je commence à les observer, et découvre un nouveau nid satellite sous un pot, nid qui à été déserté après mon passage. Maintenant, je sais qu'elles contrôlent tous les balcons de mon étage voir de mon immeuble.


Voilà, si vous avez des questions, hésitez pas, je compte pas renouveler ce suivi souvent. A mes débuts dans l'élevage, j'avais réfléchi à comment prendre cette colonie dans mon élevage, puis j'ai découvert le forum et j'ai évité d'en parler. Je venais de découvrir la notion de pillage, et j'avais eu honte de ma pensée égoïste. Maintenant, elles vont bien, mon chat ne s'amuse plus avec les ouvrières (à part à des moments ou elle se roule sur elles pour que les ouvrières entrent dans son pelage, je sais pas trop pourquoi elle fait ça ) et on les respecte plus qu'avant.

Voili voilou !
Bonne lecture au fait !

[Elec]

Si t’as de la chance les reines pourraient arriver sur des balcons autour du tien et tu pourrais demander à tes voisins de t’en choper une ou 2 s’ils sont sympas.

[I-D-É-MYR.Dijon]

Au début des années 90, une reine Lasius emarginatus* désailée avait atterri accidentellement dans la grande salle de l'appartement que j'occupais au 1 rue de Talant, 2ème étage, au centre ville de Dijon par ma fenêtre restée ouverte. Je l'avais installée dans le grand pot du philodendron ornant un coin de ladite salle, puis j'attendis de voir ce qu'il allait se produire.

* Je ne connaissais pas le nom de cette espèce à l'époque.

L'année suivante commencèrent à apparaitre quelques ouvrières que je décidais de nourrir avec une petite gamelle d'eau mielleuse de manière surtout à ce qu'elles n'aillent pas fourrager n'importe où chez moi.

Une année passa durant laquelle je pus constater que les ouvrières investissaient en nombre mon coin douche en quête de fraîcheur ou de quoi s'abreuver. Les petites rusées parcouraient, la tête à l'envers, une dizaine de mètres pour aller jusque là en suivant une piste tracée sous mon vieux parquet en chêne, ce qui leur évitait les coups de balais ou de serpillère lorsque je le lavais.

Vint ensuite l'année où je posais une ruche piège sur un gros fût métallique au bord de ma fenêtre ouverte pour attirer un essaim d'abeilles qui ne mit pas très longtemps à l'investir. Du plancher d'envol de cette ruche en pleine activité tombaient des cadavres de vieilles butineuses et des larves informes qui faisaient le régal de mes petites colocatrices.

Ceci dura le temps de développement de cette colonie d'abeilles jusqu'à l'approche de l'automne qui me contraint de transférer leur maison dans mon rucher situé à la campagne et restant accessible pour moi en bus.

Mon petit peuple de fourmis rousses étant devenu grand, mais soudainement privé de sa principale source de nourriture (la ruche), se mit à convoyer son couvain vers le monde extérieur en passant par ma fenêtre d'où il disparut à tout jamais. Moi même, cette année là, je dus déménager pour partir en stage apicole à Vesoul. Mais ça c'est une autre histoire.

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Dans celle de natant, qui dure depuis près de neuf années, ce qu'il y a d'intéressant c'est de suivre les péripéties d'une colonie de fourmis brunes en milieu urbain. Il y a là matière "scientifique" à traiter concernant le mode de survie d'une colonie de fourmis dans un tel environnement où les ressources alimentaires, l'exposition au climat et les diverses possibilités d'épanouissement peuvent être étudiées. Sur le plan comportemental et adaptatif ça vaut réellement le coup de suivre leur aventure, et ce jusqu'à son terme si possible. Le mieux, pour rendre cette expérience plus crédible, serait de ne pas nourrir cette colonie en la laissant se débrouiller toute seule, ce au risque bien entendu de la voir quitter les pots de fleurs pour s'établir ailleurs.

Ça nous change des fourmis élevées en vase clos et nous permet de mieux comprendre leur interaction avec un milieu ne correspondant pas vraiment à celui qui, dans la nature, leur offrirait des conditions plus favorables pour leur survie.

Merci natant de nous avoir ouvert ce sujet que nous suivrons avec beaucoup d'attention vu qu'il sort de notre ordinaire constitué de fourmis élevées sous verre.

[Seed noir]

Voilà, si vous avez des questions, hésitez pas

Ce serait intéressant d'avoir quelques photos, histoire de mieux visualiser leur environnement.

[Gaetan]

C'est une super histoire !

J'ai aussi quelques colonies sauvages que je surveille et observe régulièrement avec intérêt, dans mon jardin et dans mon quartier. Je trouve ça magique d'avoir ce petit regard décalé du commun des mortels. Au final on s'attache à ces petits êtres sauvages.

J'ai hâte de lire et de voir des photos de leur développement en 2025 !

[Lorette]

C’est top de pouvoir suivre une colonie comme ça !
Je suis sensible aux colonies seulement depuis l’arrivée de mes Messor. D’ailleurs, maintenant, tout le monde à la maison m’appelle quand ils voient une fourmi.

Ultra débutante en identification, j’ai identifié pour la première fois des Lasius noires le long d’un mur du jardin, et une Lasius emarginatus dans la chambre de ma fille ce soir-même (serait-ce une de la colonie du fond du jardin qui squatte notre houx ? Il faut que j’aille vérifier si ce sont des emarginatus, mais si c’est le cas, elle s’est perdue bien loin).
Malheureusement, les Lasius nous embête car le mur est très vieux et déjà bien rafistolé. Donc si elles en font du gruyère, ça pourrait être bien regrettable pour notre mur. Vous savez ce que ça peut faire comme dégâts ?

[natant]

Voilà, si vous avez des questions, hésitez pas

Ce serait intéressant d'avoir quelques photos, histoire de mieux visualiser leur environnement.

Je suis pas chez moi en ce moment, je pourrai en prendre dimanche prochain, en gros à la fin des vacances pour l'île de France.

[Elec]

Moi c’est demain la rentrée sniff.

[Gigantiosp59]

Moi aussi...