[Blog] Messor barbarus dans un Ants Garden

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mtroy
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[Blog] Messor barbarus dans un Ants Garden

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Carte d'identité de mes barbarus :
Menus favoris : Quinoa, mie de pain au son, knacki (viande appéritif)
Taille de la colonie : 31 (couvain exclu)
Age de la colonie : 1 mois
Diapausée : Non
Insolite : Exploite le coton pour ???

Je reprends un élevage, environ 15 ans après une épopée avec des Myrmica rubra et Formica rufa.
J'ai choisi les Messor barbarus pour étudier son polymorphisme et aussi pour changer un peu des espèces trop carnassières.

Tout au long de mes observations, j’essaierais de joindre un minimum de photos mais pour le moment mon équipement reste assez médiocre (téléphone mobile). Plus tard je mettrais à disposition un live stream via deux webcams qui me serviront surtout à surveiller la colonie de n'importe où.

Pour leur biotope, j'ai choisi un nid qu'on peut trouver chez un vendeur français d'assez bonne facture, il s'agit du Ants Garden Galets. La colonie compte 28 ouvrières minor, deux media imago et une bonne dizaine de larves et six nymphes dont deux gros media encore je pense.

Température du bassin d'humidification : 27°C
Température de l'ADR : 29°C

Pour mettre tout ça en situation, voici une première photo du nid sous led bleu dans un premier pour éviter de trop stresser la gyne. J'attends un tapis chauffant, un hygromètre et une lampe avec potentiomètre qui doivent arriver dans quelques jours.



J < O Je ne peux rien décrire, elles étaient encore en tube.

J 1 :

Installation
Le tube plastique étant de trop gros diamètre (2cm), je dépose donc le berceau dans l'ADR qui se trouve au dessus du nid.
Déménagement en 40 minutes (avec quelques graines de quinoa durant l'exode) dans un creux en surface de l'ADR. Ben oui j'étais en retard sur la préparation du nid donc les salles étaient complètement embuées... (pour l'instant c'est une écharpe qui maintient la température). Quatre heures le temps de tout stabiliser, elles avaient plié bagage et emménagé dans la première salle niveau -1. Ce nid est très pratique mais ne compte qu'une seule entrée. Un peu plus tard, je me suis rendu compte que leur ancien campement de fortune s'était transformé en dépotoir (résidus issu du tube). J'ai rajouté dans l'ADR deux brindilles qu'on peut voir sur la première photo du nid, pour voir ce qu'elles pourraient bien en faire.

Cuisine grand chef :grin:
Fin de journée, (elles sont à coté de moi au boulot, donc j'ai donc eu tout le temps d'observer leur préférences).
Au menu : Quinoa, Sorahum, Guizotia abvssinica et les moins appréciées Panicum miliaceum Brassica napus.
Très vite elles ont gagné en terrain, réservant une salle grenier.

Premières activités de prospection et premières pistes phéromonales
00:00, le gong à sonné !
La micro société désigne les ouvrières les plus intrépides à la recherche d'un eldorado.
J'ai donc voulu tester et varier un peu le menu :

- Chocolat 1 (praliné au caramel cassant) [ECHEC] elles le fuit comme la peste
- Chocolat 2 (un noir très parfumé) [ECHEC] idem
- Miel bio un peu dilué à l'eau sur un coton-tige [ECHEC]
Ben oui suis-je bête elles n'assimilent pas les sucres rapides (elles fabriquent leur propre glucose).

00:31, je me gratte la tête en repassant au couvain... Des protéines pardi ! Je dépose dans l'ADR un morceau de Knacki embroché sur un cure dent.
Durant un long moment elles le surmontaient car il faisait obstacle mais sans y prêter attention. Ensuite, j'ai eu la révélation. Une minor lui tourne autour et commence à couper dans le lard. Pendant qu'une coéquipière tente lamentablement de faire basculer l’extrémité du cure dent de son support en pierre se disant qu'elle pourrait emporter tout ça au grenier pfff (les yeux plus gros que le ventre quoi).
Bref c'est bon signe. Les autres débutent un marquage soigné des sols intéressants avec la pointe de leur abdomen.
30 minutes plus tard, sur le bout de viande, c'est toujours la même qui fait les allers-retours (ouais je l'ai suivis tout du long ça ne me lasse pas). Ce n'est que très tard qu'elles ont toutes rappliqué dessus pour malmener le dindon, cette photo en témoigne :



Eh ! Et la gyne dans tout ça ?
Ben elle reste bien tranquille auprès du couvain mais se montre quand même bien mobile.



J 2

Le ravalement
Ce matin la gyne est seule et commence à pondre dans la même salle, le reste de la colonie a pris ses quartiers à l'extrémité droite du nid emportant avec elle les nymphes et larves où il fait plus chaud.
Elle est très sensible aux changement de luminosité brusque (ce qui explique les LED bleues). Pour enrayer le problème, étant fana d'astronomie, j'ai vite pensé à mon filtre solaire. Mouais... un peu trop noir en fait, même le laser 300mw qui me sert à collimater mes miroirs ne traverse pas. Donc j'ai utilisé des verres (en plastique) teinté noirs de lunettes 3D. Au total 3 paires ont suffit pour recouvrir toutes les salles. Le tout scotché aux parois externes du nid, ça fait office de volet qu'on peut facilement lever et rabattre le temps d'une observation. J'ai pris soin de rajouter 2 couches sur la salle royale après avoir fait quelques tests sur une lampe à incandescence (avec 6 verres on peut voir sans gène un filialement de tungstène de l'ampoule, donc 3 c'est suffisant pour elles comme pour l'observateur).





L'entrée principale est entièrement bouchée par des graines, une des brindilles (que j'ai évoquée plus haut dans J - 1) et même un de mes cheveux lol. La seconde brindille quant à elle m'a ouvert les yeux sur un problème ! Elles ont quand même réussi à la déplacer jusqu'au bord droit du nid (au-dessus de la salle du couvain) pour simplement combler une brèche. Une brèche bien embêtante puisque j'ai compris longtemps après que le bloc du nid a du être raboté un peu trop sur cette face laissant un long et fin passage de la surface jusqu'aux dernières chambres du sous-sol... (heureusement la faille ne permet pas la noyade dans le réservoir d'eau). En gros, maintenant pour le stockage, elles ne se donnent plus la peine d'emprunter l'entrée mais simplement laisser tomber les graines dans le gouffre et une autre escouade au niveau -1 réceptionne puis stocke :slap: Sacrées Messor.
Je ne vois vraiment pas comment combler ce faussé dans cette aile du nid où si je dois les laisser faire.
Il faudra qu'elles déménagent pour que je puisse intervenir, ce qui va être compliqué, parce que j'ai condamné la face gauche du nid. Vu le bordel qu'elles mettent avec des graines un peu partout au lieu du grenier (va falloir que je prévois les moisissures en me fournissant une petite espèce commensale), j'ai volontairement laissé ouvert l’orifice de remplissage du réservoir (à gauche) et chauffé le fourmicarium à droite, pour faire monter l'hygrométrie un max afin d'influer sur leur choix de l'emplacement des salles et les contraindre à ne pas les utiliser (et ça marche !)



On a donc 3 salles occupées, la royale, le grenier et le couvain.
La gyne est vraiment sensible à la lumière, si je soulève les 3 volets d'un coup, elle se rend illico en salle du couvain.
Puis fait demi-tour 1 minute plus tard.

Et pour les questions ça se passe par là : https://www.myrmecofourmis.org/forum/vi ... hp?t=13255
Merci de m'avoir lu
Dernière modification par mtroy le dim. 24 févr. 2013 04:15, modifié 19 fois.
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Re: [Blog] Messor barbarus dans un Ants Garden

Message non lu par mtroy »

J'ai rajouté au premier post une carte d'identité de ma colonie (menu favori, comportement étrange, taille de la colonie, diapausée ou non etc). Je pense que ça peut s'avérer utile et rassurant pour les nouveaux éleveurs qui consultent.

J 3 :

Fourmis story « fourmiez vous êtes filmés »

Installation des deux petites webcams(finalement j'aurai dû prendre des HD...) et mise en route du flux.
Je remets le lien du premier post http://81.57.26.182/, vous pouvez donc suivre en live cette colonie, mais la qualité est plus que médiocre pour les objets de taille minuscule. Je commanderai dans quelques jours des caméra à haute résolution, parce que là c'est vraiment pour les "surveiller" et vérifier la température/hygrométrie.

Petite photo pour illustrer le "studio" :



Les Messor évoluent bien, 2 naissances, le couvain a doublé, 2 grappes d’œufs bien garnies et toujours plus de nymphes dont le gros media qui se fait toujours attendre mais ce n'est qu'une question de jours (1 à 3).



Enquête ouverte

En vérité, le studio n'est là que pour cacher une situation bien gênante et qui risque de ralentir le rythme de la colonie.
Dans le post précédent j'ai constaté une brèche dans le nid. Brèche plutôt à risque puisque qu'il suffirait à un individu de forcer un peu des mandibules en récupérant une graine qui s'y engouffre pour glisser dans le réservoir. Je me suis renseigné auprès du vendeur du nid lui expliquant que le durant le transport un coup a dû déplacer le bloc ce qui l'aurait déformé (je vois bien sur la face opposée à la brèche, comme un bris de glace sur le plexi, et rien qu'au touché, je peux sentir qu'il est gondolé...). Celui ci, vraiment sympa me renvoi un nouveau nid dès lundi !

Autre constat désagréable : la moisissure s'installe dans la face du nid inoccupée.
J'avais volontairement fait grimper l'hygrométrie dans ces pièces pour éviter qu'elles n'y stockent plus de déchets.
Résultats des courses, il semble que ces mesdames aient un plan bien précis (sans quoi c'est illogique), à finalement rassembler le contenu des deux dépotoirs en ces lieux bien humides et maintenant insalubres (seule partie du nid envahie par une importante buée). La moisissure c'est bien développée sur certaines graines, il y traîne aussi les pattes d'une Camponotus ligniperdus qui leur aura donné plein de protéines. Et en ce moment je les vois y entasser des micro morceaux de knacki (viande).
Bref, j'ai du pain sur la planche !



J 4 :

Rapport d'investigation

Ce matin petite minute de plaisance à contempler ce que mes petites boulangères ont su corriger là où je désespérais.
La "brèche" était colmatée en surface comme au sous-sol par des graines de tout types et toutes tailles, méticuleusement disposées je pense pour boucher l'aération qui devait réduire l'hygrométrie des galeries occupées et le trop plein d'humidité provenant du réservoir. Photo :

*merci*


Voilà donc un problème de réglé, je connecterai tout de même le futur nid pour être sûr qu'il soit plus accueillant.
En revanche, les moisissures perdurent, et les déchets s'accumulent... L'heure n'est plus à l'observation, il faut agir !
Vidage complet du réservoir à l'aide d'une seringue à aiguille en tube de coton-tige, puis aération via un petit ventilateur de 2 cm (que j'utilise pour dissiper la chaleur de certains composants sur des robots) relié à l'entrée de la réserve d'eau par un tube flexible pour assécher lentement le nid et sans décoiffer mes boulangères :D (après observation elles fabriquent du pain aux mêmes heures que les vrais boulangers, manquerait plus qu'elles soient aussi pâtissières :P).
Je vais également introduire quelques psoques sait-on jamais...

Mis à par ces quelques préoccupants moments, j'ai pris le temps d'observer un peu.
Je ne sais pas ce qu'il en est pour les autres éleveurs, mais les fourragères ne sont vraiment pas diurnes. C'est grâce aux webcam en rentrant chez moi tard tous les soirs, que j'ai pu me rendre compte du nombres d'allers-retours dans l'ADR et aussi de constater pourquoi mes graines de gazon disparaissaient systématiquement !
J'ai aussi remarqué que ce sont toujours les mêmes qui tirent les graines. Les plus petites minor, qui étaient aussi les premières arrivantes, donc je tirerai la conclusion suivante lorsqu'au moins un des media s'y mettra à son tour : je pense que ce sont les plus vielles ouvrières qui gèrent cette activité.
Ah autre surprise cette fois avec le coton :-? : l'espèce étant de taille moyenne, j'ai décidé de supprimer le coton servant d'abreuvoir et favoriser la distribution en micro gouttelettes, simulant ainsi une bruine pour les rapprocher des conditions naturelles (et pourquoi pas en tirer de nouvelles observations, d'ailleurs, elles sortent toujours quand j'en distribue). Et bien à présent le coton sec, donne vraiment du fil à retordre à une minor mais pas que littéralement, puisque celle-ci exploite la boule fibreuse en tirant péniblement des fils très longs avant les plonger au sous-sol.
Le procédé et toujours très long et fastidieux pour l'ouvrière acharnée (un peu comme quand elle a récupéré mon cheveu), mais elle redescend toujours avec un fil et ce depuis 2 jours sans que je sache vraiment où la course se termine... intrigant !

A suivre !
Et comme toujours pour les questions/remarques c'est par là :
https://www.myrmecofourmis.org/forum/vi ... hp?t=13255
Dernière modification par mtroy le dim. 24 févr. 2013 04:00, modifié 1 fois.
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