Je reprends un élevage, environ 15 ans après une épopée avec des Myrmica rubra et Formica rufa.
J'ai choisi les Messor barbarus pour étudier son polymorphisme et aussi pour changer un peu des espèces trop carnassières.
Tout au long de mes observations, j’essaierais de joindre un minimum de photos mais pour le moment mon équipement reste assez médiocre (téléphone mobile). Plus tard je mettrais à disposition un live stream via deux webcams qui me serviront surtout à surveiller la colonie de n'importe où.
Pour leur biotope, j'ai choisi un nid qu'on peut trouver chez un vendeur français d'assez bonne facture, il s'agit du Ants Garden Galets. La colonie compte 28 ouvrières minor, deux media imago et une bonne dizaine de larves et six nymphes dont deux gros media encore je pense.
Température du bassin d'humidification : 27°C
Température de l'ADR : 29°C
Pour mettre tout ça en situation, voici une première photo du nid sous led bleu dans un premier pour éviter de trop stresser la gyne. J'attends un tapis chauffant, un hygromètre et une lampe avec potentiomètre qui doivent arriver dans quelques jours.
J < O Je ne peux rien décrire, elles étaient encore en tube.
J 1 :
Installation
Le tube plastique étant de trop gros diamètre (2cm), je dépose donc le berceau dans l'ADR qui se trouve au dessus du nid.
Déménagement en 40 minutes (avec quelques graines de quinoa durant l'exode) dans un creux en surface de l'ADR. Ben oui j'étais en retard sur la préparation du nid donc les salles étaient complètement embuées... (pour l'instant c'est une écharpe qui maintient la température). Quatre heures le temps de tout stabiliser, elles avaient plié bagage et emménagé dans la première salle niveau -1. Ce nid est très pratique mais ne compte qu'une seule entrée. Un peu plus tard, je me suis rendu compte que leur ancien campement de fortune s'était transformé en dépotoir (résidus issu du tube). J'ai rajouté dans l'ADR deux brindilles qu'on peut voir sur la première photo du nid, pour voir ce qu'elles pourraient bien en faire.
Cuisine grand chef
Fin de journée, (elles sont à coté de moi au boulot, donc j'ai donc eu tout le temps d'observer leur préférences).
Au menu : Quinoa, Sorahum, Guizotia abvssinica et les moins appréciées Panicum miliaceum Brassica napus.
Très vite elles ont gagné en terrain, réservant une salle grenier.
Premières activités de prospection et premières pistes phéromonales
00:00, le gong à sonné !
La micro société désigne les ouvrières les plus intrépides à la recherche d'un eldorado.
J'ai donc voulu tester et varier un peu le menu :
- Chocolat 1 (praliné au caramel cassant) [ECHEC] elles le fuit comme la peste
- Chocolat 2 (un noir très parfumé) [ECHEC] idem
- Miel bio un peu dilué à l'eau sur un coton-tige [ECHEC]
Ben oui suis-je bête elles n'assimilent pas les sucres rapides (elles fabriquent leur propre glucose).
00:31, je me gratte la tête en repassant au couvain... Des protéines pardi ! Je dépose dans l'ADR un morceau de Knacki embroché sur un cure dent.
Durant un long moment elles le surmontaient car il faisait obstacle mais sans y prêter attention. Ensuite, j'ai eu la révélation. Une minor lui tourne autour et commence à couper dans le lard. Pendant qu'une coéquipière tente lamentablement de faire basculer l’extrémité du cure dent de son support en pierre se disant qu'elle pourrait emporter tout ça au grenier pfff (les yeux plus gros que le ventre quoi).
Bref c'est bon signe. Les autres débutent un marquage soigné des sols intéressants avec la pointe de leur abdomen.
30 minutes plus tard, sur le bout de viande, c'est toujours la même qui fait les allers-retours (ouais je l'ai suivis tout du long ça ne me lasse pas). Ce n'est que très tard qu'elles ont toutes rappliqué dessus pour malmener le dindon, cette photo en témoigne :
Eh ! Et la gyne dans tout ça ?
Ben elle reste bien tranquille auprès du couvain mais se montre quand même bien mobile.
J 2
Le ravalement
Ce matin la gyne est seule et commence à pondre dans la même salle, le reste de la colonie a pris ses quartiers à l'extrémité droite du nid emportant avec elle les nymphes et larves où il fait plus chaud.
Elle est très sensible aux changement de luminosité brusque (ce qui explique les LED bleues). Pour enrayer le problème, étant fana d'astronomie, j'ai vite pensé à mon filtre solaire. Mouais... un peu trop noir en fait, même le laser 300mw qui me sert à collimater mes miroirs ne traverse pas. Donc j'ai utilisé des verres (en plastique) teinté noirs de lunettes 3D. Au total 3 paires ont suffit pour recouvrir toutes les salles. Le tout scotché aux parois externes du nid, ça fait office de volet qu'on peut facilement lever et rabattre le temps d'une observation. J'ai pris soin de rajouter 2 couches sur la salle royale après avoir fait quelques tests sur une lampe à incandescence (avec 6 verres on peut voir sans gène un filialement de tungstène de l'ampoule, donc 3 c'est suffisant pour elles comme pour l'observateur).
L'entrée principale est entièrement bouchée par des graines, une des brindilles (que j'ai évoquée plus haut dans J - 1) et même un de mes cheveux lol. La seconde brindille quant à elle m'a ouvert les yeux sur un problème ! Elles ont quand même réussi à la déplacer jusqu'au bord droit du nid (au-dessus de la salle du couvain) pour simplement combler une brèche. Une brèche bien embêtante puisque j'ai compris longtemps après que le bloc du nid a du être raboté un peu trop sur cette face laissant un long et fin passage de la surface jusqu'aux dernières chambres du sous-sol... (heureusement la faille ne permet pas la noyade dans le réservoir d'eau). En gros, maintenant pour le stockage, elles ne se donnent plus la peine d'emprunter l'entrée mais simplement laisser tomber les graines dans le gouffre et une autre escouade au niveau -1 réceptionne puis stocke Sacrées Messor.
Je ne vois vraiment pas comment combler ce faussé dans cette aile du nid où si je dois les laisser faire.
Il faudra qu'elles déménagent pour que je puisse intervenir, ce qui va être compliqué, parce que j'ai condamné la face gauche du nid. Vu le bordel qu'elles mettent avec des graines un peu partout au lieu du grenier (va falloir que je prévois les moisissures en me fournissant une petite espèce commensale), j'ai volontairement laissé ouvert l’orifice de remplissage du réservoir (à gauche) et chauffé le fourmicarium à droite, pour faire monter l'hygrométrie un max afin d'influer sur leur choix de l'emplacement des salles et les contraindre à ne pas les utiliser (et ça marche !)
On a donc 3 salles occupées, la royale, le grenier et le couvain.
La gyne est vraiment sensible à la lumière, si je soulève les 3 volets d'un coup, elle se rend illico en salle du couvain.
Puis fait demi-tour 1 minute plus tard.
Et pour les questions ça se passe par là : https://www.myrmecofourmis.org/forum/vi ... hp?t=13255
Merci de m'avoir lu