
Dernièrement j'ai été contacté par quatre étudiants de la Cité Universitaire de Dijon (2 mecs et 2 nanas), âgés de 19/20 ans, qui m'avaient découvert sur notre Forum, puis qui sont venus me rencontrer dans le tout nouveau loft que j'occupe depuis le 2 de ce mois qui s'achève.
Ils sont en train de réaliser une sorte de thèse ayant pour thème "Les fourmis peuvent elles être victimes de fractionnement dans leur environnement naturel", à savoir s'il existe des barrières écologiques pouvant les empêcher de transiter d'un milieu à l'autre, à la campagne comme en ville étant concrètement devenue le point de fixation de leur étude qui mobilisera une vingtaine de jeunes gens au total et disposant d'une bourse pour la mener à bien.
Sur ce point de fixation (la ville de Dijon précisément), je ne crois pas que quelque chose de naturel ou non empêche nos charmantes petites amies de nidifier, se nourrir, puis se reproduire en ville, et même en plein centre ville à cause des immeubles, parkings et larges avenues.
Des barrières écologiques je peux vous en citer trois...
► Les grandes chaînes de montagnes, sauf s'il est possible de les contourner pour aller s'installer de l'autre côté.
► Les grands fleuves, tel que le fleuve Congo, que les chimpanzés pourraient traverser à la nage pour aller enquiquiner les gentils bonobos sur la rive opposée. Mais vu qu'ils ne savent pas nager, les autres n'ont par conséquent rien à craindre d'eux.
► Et les vastes océans, bien entendu.
Toutefois il y a des exceptions : Selon une étude très récente, la famille des termites Kalotermitidés (ou termites du bois sec) a réussi à traverser l’Océan Atlantique au moins 40 fois au cours des 50 derniers millions d’années, allant de l’Amérique du Sud à l’Afrique. Les chercheurs ont cartographié l’histoire de ces minuscules insectes et ont découvert que ceux-ci ont effectué une série de voyages en mer dans des morceaux de bois flottant qui agissent comme de minuscules navires, accélérant ainsi l’évolution de leur diversité.
Pour en revenir à mes étudiants, je leur ai plutôt suggéré une régression écologique avec réduction des sous-familles, genres et espèces de fourmis depuis un environnement naturel proche jusqu'au centre ville en passant par des zones tampons tels que les quartiers pavillonnaires, les jardins familiaux, les zones industrielles et j'en passe...
Soit je leur suggère quatre milieux différents à prospecter dans le district dijonnais (un milieu par groupe de 5 ou 6 étudiants), soit je sélectionne un secteur figurant une part de camembert partant d'un milieu naturel externe vers le centre ville en se rétrécissant et appauvrissant la myrmécodiversité.
Ces novices en myrmécologie auront l'occasion d'effectuer des prélèvements d'espèces et disposent de deux ou trois semaines pour le faire, mais ils préfèrent se limiter à recenser les sous-familles et genres afin de gagner du temps parce que leur devoir doit être achevé avant le 8 mai prochain, date du rapport de celui-ci. Si diverses espèces rencontrées peuvent être récoltées, vu qu'ils possèdent des tubes Eppendorf pour les faire identifier par Antarea, et qu'ils disposent même d'un laboratoire équipé de binoculaires sur leur campus, alors je pense que cela vaudra le coup pour eux d'être plus précis dans la définition du système dégressif, d'autant plus que de mon côté j'ai pu identifier pas mal d'espèces par chez moi depuis que j'ai créé l'I-D-É-MYR.
Comme vous l'aurez sans doute compris, je participe à leur travail et ne me contente pas uniquement de leur donner des directions à suivre. Et si je vous en parle, c'est bien entendu parce que je compte sur votre concours car notre bienveillant Forum mérite non seulement qu'on l'inscrive à de telles démarches "savantes", mais également d'être reconnu dans les milieux universitaires tel que celui de Dijon où j'habite.
Vous remerciant d'avoir parcouru des yeux mon nouveau sujet, et d'apporter votre soutien à ces jeunes qui se sont lancés, je le crois très sincèrement, dans une drôle d'entreprise.

Bonne journée à toutes et à tous !
