Parthénogenèse arrhénotoque ? Non, thélytoque !

[Orphé de l'If]

Ma gyne Camponotus herculeanus est morte durant la diapause 2017-2018.
L'élevage a continué, bien que je n'y ai pas jeté un coup d’œil régulièrement.
Depuis quelques jours, j'ai observé un gros cocon et une grosse larve.
Je pense à une parthénogenèse arrhénotoque, c'est-à-dire à des individus mâles pondus par des ouvrières, afin d'assurer, une dernière fois, la transmission d'une partie du patrimoine génétique.
Cela ne peut quand même pas être deux larves issues de gyne morte durant l'hiver 2017-2018, c'est-à-dire il y a un an !
Qu'en pensez-vous ?

[C-R]

Que tu as très certainement raison. Ce n'est pas un phénomène rare, la majorité des Formicidae sont capables d'arrhénotoquie et plus rarement de thélytoquie.

[arno]

@C-R dans le cas d'une parthénogenèse thélytoque chez des Formicidae les ouvrières se mettent à pondre d'autres ouvrières ? Ou bien elles peuvent se mettre à pondre des sexuées femelles ?

[abisatis35]

@arno. Pondre des ouvrières ou des sexuées femelles revient au même car c'est au stade larvaire que le déterminisme de caste intervient. Dès lors que l'individu est diploïde, on parle de parthénogenèse thélytoque.

[arno]

Merci beaucoup @abisatis35 pour l’éclaircissement !

[C-R]

C'est comme ça pour la majorité des espèces, mais il y a des subtilités.

Chez Cataglyphis cursor, l'exemple le plus connu, les gynes utilisent la reproduction sexuée pour pondre des œufs donnant des ouvrières, et la parthénogenèse thélytoque pour pondre des oeufs qui donneront des princesses. Il y a donc bien une différenciation. Même si une part infime des princesses provient d'une ponte classique.

Les ouvrières chez cette espèce sont également parfaitement capables de produire des mâles, des ouvrières et des princesses.

[Orphé de l'If]

Au final, c'est une ouvrière qui est sortie du premier cocon. C'est donc une parthénogénèse thélytoque (des ouvrières donnent naissance à des ouvrières).

J'ai juste besoin d'une confirmation :
J'ai observé depuis longtemps que le cycle de mes Camponotus herculeanus se passe de la façon suivante :

1. Sortie de diapause début avril ;
2. ponte mai-juin ;
3. été : développement des larves ;
4. septembre : vie au ralenti. Larves en stade 3 ;
5. novembre : diapause en stade de larve 3 ;
6. Début avril : sortie de diapause ;
7. mai-juin : nymphes en cocons et émergence d'adultes.

Ma gyne étant morte lors de la diapause 2017-2018, pour qu'elle soit la mère de ces deux individus, il aurait fallu :

1. qu'elle ponde deux oeufs durant l'été 2017 ;
2. qu'ils éclosent ;
3. que les larves passent en diapause ;
4. qu'elles passent d'avril 2018 à novembre 2018 sous stade de larves (non chauffées, mais entre 20°C et 24°C l'été) ;
5. qu'elles refassent une diapause sous forme de larves et qu'elles se changent en nymphe en avril-mai.

C'est impossible, on est bien d'accord ?

Je cherche à avoir cette précision car mes élèves de CE1-CE2 font leur exposé et compte-rendu d'expérience/observation sur ce phénomène le 12 juin... Et qu'il faut que je leur explique que l'hypothèse de la parthénogénèse arrhénotoque que nous avions retenue n'est plus valable.